Lauteur avait pour projet de sensibiliser les lecteurs Ă  la maltraitance des enfants mis en nourrice. À cette Ă©poque, les parents accordaient souvent peu d’intĂ©rĂȘt Ă  leurs enfants. Cosette reflĂšte la vie douloureuse et difficile des enfants au XIX e siĂšcle. Victor Hugo choisit de donner une fin de vie heureuse Ă  Cosette, un 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID QtYfkUpkCb8uih4dg2e7RPt2Yx4P3qhnfK0B7K-LGR0lnuanraXr3Q==
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VictorHugo, Les MisĂ©rables Cosette dont la mĂšre s’appelle Fantine vit dans une famille d’accueil. L’homme qui regarde Cosette voit qu’elle est malheureuse. La jeune fille Ă  qui Mme ThĂ©nardier parle s’appelle Cosette. [Cosette] qui est une trĂšs jeune fille travaille pour Mme ThĂ©nardier. [Cosette] dont la mĂšre s’appelle Fantine vit dans une famille d’accueil. [L’homme
On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... - Puis, le vaste et profond silence de la mort ! On vit, on parle... est un poĂšme extrait du recueil les Contemplations 1856, composĂ© par Victor Hugo, auteur du XIXe siĂšcle 1802 – 1885. Ce livre est consacrĂ© Ă  LĂ©opoldine, fille de Hugo morte Ă  l’ñge de seulement dix-neuf ans. Ce fut dix ans plus tard, au retour du cimetiĂšre de Saint-MandĂ©, oĂč venait d’ĂȘtre inhumĂ©e Claire Pradier, la jeune fille de Juliette Drouet, Ă  savoir l’aimĂ©e de Victor Hugo, que le poĂšte trouve enfin les mots pour exprimer sa douleur. Cette Ɠuvre qui paraĂźt comme une biographie gĂ©nĂ©rale de l’homme, et donc aussi des lecteurs du poĂšme, a comme thĂšme la vie et la mort. Lors de sa lecture on a l’impression que l’auteur tire des conclusions, voire des leçons, de la mort des deux jeunes filles. Par consĂ©quence il va de soi que le poĂšme prend sa place dans un recueil portant le titre les Contemplations . Se posent dĂšs lors les questions suivantes comment le poĂšte parvient-il Ă  nous donner la vision d’une vie que chacun d’entres-nous connaĂźt si bien et quelle forme prend ce poĂšme ?
Ilest temps d’analyser en profondeur le mystĂšre de ce phĂ©nomĂšne : Éric Zemmour attire les Ă©lecteurs et les lecteurs comme un aimant et ces admirateurs et admiratrices donnent l’impression d’avoir longtemps attendu un tel discours politique qui leur parle et les remobilise. Chaque fois qu’un simple citoyen est interrogĂ© sur cette attirance presque irrĂ©sistible, la
Victor Hugo PrĂ©sente-t-on Victor Hugo ? À l'Ă©vidence, aprĂšs treize piĂšces de thĂ©Ăątre, neuf romans, vingt recueils de poĂ©sie et 83 ans d'existence, dont 65 annĂ©es d'Ă©criture, l'homme qui a mis un ... [+] Le soir, Ă  la campagne, on sort, on se promĂšne, Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine ; Moi, je vais devant moi ; le poĂšte en tout lieu Se sent chez lui, sentant qu'il est partout chez Dieu. Je vais volontiers seul. Je mĂ©dite ou j'Ă©coute. Pourtant, si quelqu'un veut m'accompagner en route, J'accepte. Chacun a quelque chose en l'esprit ; Et tout homme est un livre oĂč Dieu lui-mĂȘme Ă©crit. Chaque fois qu'en mes mains un de ces livres tombe, Volume oĂč vit une Ăąme et que scelle la tombe, J'y lis. Chaque soir donc, je m'en vais, j'ai congĂ©, Je sors. J'entre en passant chez des amis que j'ai. On prend le frais, au fond du jardin, en famille. Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille ; N'importe je m'assieds, et je ne sais pourquoi Tous les petits enfants viennent autour de moi. DĂšs que je suis assis, les voilĂ  tous qui viennent. C'est qu'ils savent que j'ai leurs goĂ»ts; ils se souviennent Que j'aime comme eux l'air, les fleurs, les papillons Et les bĂȘtes qu'on voit courir dans les sillons. Ils savent que je suis un homme qui les aime, Un ĂȘtre auprĂšs duquel on peut jouer, et mĂȘme Crier, faire du bruit, parler Ă  haute voix; Que je riais comme eux et plus qu'eux autrefois, Et qu'aujourd'hui, sitĂŽt qu'Ă  leurs Ă©bats j'assiste, Je leur souris encor, bien que je sois plus triste ; Ils disent, doux amis, que je ne sais jamais Me fĂącher ; qu'on s'amuse avec moi ; que je fais Des choses en carton, des dessins Ă  la plume ; Que je raconte, Ă  l'heure oĂč la lampe s'allume, Oh! des contes charmants qui vous font peur la nuit ; Et qu'enfin je suis doux, pas fier et fort instruit. Aussi, dĂšs qu'on m'a vu Le voilĂ  !» tous accourent. Ils quittent jeux, cerceaux et balles; ils m'entourent Avec leurs beaux grands yeux d'enfants,sans peur,sans fiel, Qui semblent toujours bleus, tant on y voit le ciel ! Les petits – quand on est petit, on est trĂšs-brave – Grimpent sur mes genoux; les grands ont un air grave ; Ils m'apportent des nids de merles qu'ils ont pris, Des albums, des crayons qui viennent de Paris ; On me consulte, on a cent choses Ă  me dire, On parle, on cause, on rit surtout ; – j'aime le rire, Non le rire ironique aux sarcasmes moqueurs, Mais le doux rire honnĂȘte ouvrant bouches et coeurs, Qui montre en mĂȘme temps des Ăąmes et des perles. J'admire les crayons, l'album, les nids de merles ; Et quelquefois on dit quand j'ai bien admirĂ© Il est du mĂȘme avis que monsieur le curĂ©.» Puis, lorsqu'ils ont jasĂ© tous ensemble Ă  leur aise, Ils font soudain, les grands s'appuyant sur ma chaise, Et les petits toujours groupĂ©s sur mes genoux, Un silence, et cela veut dire Parle-nous.» Je leur parle de tout. Mes discours en eux sĂšment Ou l'idĂ©e ou le fait. Comme ils m'aiment, ils aiment Tout ce que je leur dis. Je leur montre du doigt Le ciel, Dieu qui s'y cache, et l'astre qu'on y voit. Tout, jusqu'Ă  leur regard, m'Ă©coute. Je dis comme Il faut penser, rĂȘver, chercher. Dieu bĂ©nit l'homme, Non pour avoir trouvĂ©, mais pour avoir cherchĂ©. Je dis Donnez l'aumĂŽne au pauvre humble et penchĂ© ; Recevez doucement la leçon ou le blĂąme. Donner et recevoir, c'est faire vivre l'Ăąme ! Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs, Il faut que la bontĂ© soit au fond de nos pleurs, Et que, dans nos bonheurs, et que, dans nos dĂ©lires, Il faut que la bontĂ© soit au fond de nos rires ; Qu'ĂȘtre bon, c'est bien vivre, et que l'adversitĂ© Peut tout chasser d'une Ăąme, exceptĂ© la bontĂ© ; Et qu'ainsi les mĂ©chants, dans leur haine profonde, Ont tort d'accuser Dieu. Grand Dieu! nul homme au monde N'a droit, en choisissant sa route, en y marchant, De dire que c'est toi qui l'as rendu mĂ©chant ; Car le mĂ©chant, Seigneur, ne t'est pas nĂ©cessaire ! Je leur raconte aussi l'histoire ; la misĂšre Du peuple juif, maudit qu'il faut enfin bĂ©nir ; La GrĂšce, rayonnant jusque dans l'avenir ; Rome ; l'antique Égypte et ses plaines sans ombre, Et tout ce qu'on y voit de sinistre et de sombre. Lieux effrayants ! tout meurt; le bruit humain finit. Tous ces dĂ©mons taillĂ©s dans des blocs de granit, Olympe monstrueux des Ă©poques obscures, Les Sphinx, les Anubis, les Ammons, les Mercures, Sont assis au dĂ©sert depuis quatre mille ans ; Autour d'eux le vent souffle, et les sables brĂ»lants Montent comme une mer d'oĂč sort leur tĂȘte Ă©norme ; La pierre mutilĂ©e a gardĂ© quelque forme De statue ou de spectre, et rappelle d'abord Les plis que fait un drap sur la face d'un mort ; On y distingue encor le front, le nez, la bouche, Les yeux, je ne sais quoi d'horrible et de farouche Qui regarde et qui vit, masque vague et hideux. Le voyageur de nuit, qui passe Ă  cĂŽtĂ© d'eux, S'Ă©pouvante, et croit voir, aux lueurs des Ă©toiles, Des gĂ©ants enchaĂźnĂ©s et muets sous des voiles. 9 Il y a des gens avec qui l'on passe une grande partie de sa vie et qui ne vous apportent rien. Qui ne vous Ă©clairent pas, ne vous nourrissent pas, ne vous donnent pas d'Ă©lan. Encore heureux qu'ils ne vous dĂ©truisent pas Ă  petit feu en s'accrochant Ă  vos basques et en vous suçant le sang. Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder en face » ? Chiche ! Je citais dans mon prĂ©cĂ©dent billet cette formule bien connue de La Rochefoucauld pour signaler combien Hugo, justement, outrepassait l’interdit posĂ© par le moraliste avec Les Contemplations, oĂč il prend la mort pour interlocuteur, et une morte sa fille LĂ©opoldine pour destinataire de de ce foisonnant recueil. Il me semble donc opportun de consacrer au moins un billet, dans le survol critique engagĂ© au sujet de ce livre, Ă  mieux comprendre ce que c’est que le deuil, ses formes, ses issues, ce que je ferai Ă  la lumiĂšre noire de ma propre expĂ©rience puisqu’aussi bien Hugo nous a prĂ©venus, dans sa prĂ©face, que cette histoire d’une Ăąme » et de ses passions ici mises en mots Ă©tait aussi la nĂŽtre. On dit dans le langage de la corrida que le torero fixe le taureau, en l’obligeant Ă  passer par les dĂ©tours des mouvements de sa cape, en l’enrĂŽlant Ă  sa fragile et scintillante silhouette. Au livre IV des Contemplations, Hugo fixe la mort de son enfant, en quelques poĂšmes qui nous touchent Ă  l’intime si nous avons nous-mĂȘmes perdu un ĂȘtre cher, et qui tĂ©moignent pour chaque lecteur des vertus salvatrices, cathartiques de l’écriture devant la mort, Ă©crire propose un remĂšde, une Ă©quivoque consolation. Mais il faut, dans le cas de Hugo, considĂ©rer que le deuil extrĂȘme de la mort de LĂ©opoldine s’encadre entre deux autres, la perte de sa mĂšre Ă©voquĂ© page 210 et que la mort de sa fille ravive À vingt ans , deuil et solitude ! », et la souffrance de l’exil, autre perte
 Un ĂȘtre cher est un ĂȘtre qui participe de ma propre chair, qui plonge en moi ses racines ou prolonge les miennes en lui ; une personne tellement enchevĂȘtrĂ©e Ă  mon corps et Ă  mon esprit que sa mort signifie un arrachement de moi-mĂȘme. Un seul ĂȘtre vous manque et tout est dĂ©peuplĂ© », Ă©crit Lamartine en un vers cĂ©lĂšbre L’Isolement » dans ses MĂ©ditations poĂ©tiques de 1820 ; il suffit de lire ce poĂšme assez miĂšvre pour saisir, par contraste, la force inouĂŻe du verbe hugolien, trĂšs supĂ©rieur en Ă©nergies re-crĂ©atrices et en puissances visionnaires. Alphonse de Lamartine Soyons juste pourtant la formule de Lamartine a le mĂ©rite de pointer ce phĂ©nomĂšne, bien analysĂ© par Freud dans son classique ouvrage Deuil et mĂ©lancolie 1914, selon lequel la mort de l’ĂȘtre cher entraĂźne d’une façon plus gĂ©nĂ©rale la mort du ou d’un monde, soudainement dĂ©prĂ©ciĂ©. VidĂ©. C’est tout mon environnement familier qui semble d’un coup dĂ©sinvesti ; comme si, explique Freud, vivre consistait Ă  placer notre force vitale, et quasi Ă©rotique, dans des objets Ă©lus dont la subite privation fait refluer sur le sujet cette perte. IdentifiĂ© au mort ou Ă  la morte, l’endeuillĂ© vit sa disparition comme celle d’une partie de son ĂȘtre propre, il s’éprouve amputĂ©, lui-mĂȘme frappĂ© Ă  mort, entraĂźnĂ© dans la tombe oĂč il rĂȘve de rejoindre l’objet aimĂ© dont il s’affirme insĂ©parable. Et ce vĂ©cu imaginaire de l’amputation peut se poursuivre par l’illusion du membre fantĂŽme bien connue en clinique, lorsque le manchot ou l’unijambiste se plaint de fourmillements ou de douleurs aux extrĂ©mitĂ©s du membre pourtant manquant. En soulignant dans sa prĂ©face que tout son livre est l’histoire d’une Ăąme, Hugo nous prĂ©pare bien je crois Ă  ces pĂ©ripĂ©ties imaginaires, aux trafics d’une identitĂ© instable, aux perceptions hallucinĂ©es d’un corps qui n’a pas exactement les contours physiques qu’on lui prĂȘte. La poĂ©sie traite avec l’ñme, et des passions de l’ñme, cette entitĂ© supĂ©rieure qui n’est pas superposable au corps ni Ă  la vie individuelle puisque notre Ăąme, nous l’avons dit supra, est Ă  comprendre comme un Ă©lan, un principe de dĂ©bordement et de mĂ©lange, de sympathies, de contacts ou d’imprĂ©vues communications. Par nos Ăąmes nous Ă©changeons, nous nous pĂ©nĂ©trons intimement, nous co-existons ou co-vivons avec d’autres Ăąmes, fort au-delĂ  de nos chĂ©tives barriĂšres corporelles. On peut donc lire dans Les Contemplations un traitĂ© du deuil, de son usage ou mode d’emploi, dont Hugo fixe par Ă©crit les Ă©tapes, les pĂ©ripĂ©ties et les insidieuses transformations. Combien de temps dura son deuil ? Personne ne peut le savoir puisque ce sentiment demeure chose mentale, impossible Ă  prescrire autant qu’à mesurer. Deux observations Ă  ce sujet mĂȘme si les dates donnĂ©es au bas des poĂšmes sont souvent fantaisistes, et destinĂ©es Ă  brouiller une chronologie trop simple, nous voyons qu’à Jersey oĂč il dĂ©barque pour y sĂ©journer trois annĂ©es en 1852, neuf ans aprĂšs l’accident donc, Hugo demeure hantĂ© par la mort de LĂ©opoldine, et par exemple par le regret tenaillant de ne plus pouvoir visiter la tombe de celle qui est restĂ©e en France » page 416. LĂ©opoldine se noie dans la Seine avec son mari Charles Vacquerie le 4 septembre 1843 ; c’est le mĂȘme pĂšre inconsolable pourtant qui, le 5 juillet 1845, est surpris en flagrant dĂ©lit d’adultĂšre avec LĂ©onie Biard Ă  Paris, trompant ainsi sa femme AdĂšle autant que sa maĂźtresse officielle Juliette Drouet. Sa vie n’était pas aussi dĂ©peuplĂ©e que certains poĂšmes voudraient nous le faire croire ? Disons plutĂŽt que le travail du deuil selon Freud et l’attachement Ă©perdu Ă  sa fille n’arrĂȘtaient pas le bouillonnement d’une vie amoureuse intense, ou encore que ces passions ne couraient pas sur le mĂȘme plan. On peut mĂȘme imaginer que l’endeuillĂ© multiplie ses amours pour combler un vide lancinant. Mais venons-en aux textes, qui sont sur certains points d’une prĂ©cision clinique. La premiĂšre rĂ©action Ă  la mort de l’ĂȘtre cher est la dĂ©nĂ©gation, ce n’est pas possible, je ne peux pas imaginer ce monde sans elle, sans lui. Voir page 214, le poĂšme IV du livre IV Oh ! je fus comme fou dans le premier moment / 
 Je fixais mes regard sur cette chose horrible, / Et je n’y croyais pas, et je m’écriais Non ! ». Cette dĂ©nĂ©gation forcenĂ©e se renforce d’hallucinations Il me semblait que tout n’était qu’un affreux rĂȘve, / Qu’elle ne pouvait pas m’avoir ainsi quittĂ©, / Que je l’entendais rire dans la chambre Ă  cĂŽtĂ©, / 
 Tenez ! voici le bruit de sa main sur la clĂ© ! / Attendez ! elle vient ! laissez-moi, que j’écoute ! / Car elle est quelque part dans la maison sans doute ! ». Ce poĂšme, datĂ© Ă  Jersey de neuf annĂ©es aprĂšs, dit la permanence poignante de la rĂ©volte des sens et du bon sens, la folie d’une conscience que les regards ne fixent plus, qui n’accommode plus sur une rĂ©alitĂ© devenue insoutenable. Ce magnifique poĂšme qui laisse affleurer la dĂ©mence se trouve corrigĂ©, dans quelques dĂ©licieux poĂšmes suivants V, VI, VII, IX, par la rĂ©surrection, quasi hallucinatoire elle aussi, du bonheur que c’était d’ĂȘtre ensemble. Ici le moi se berce et se recroqueville dans le cocon douillet d’une enfance retrouvĂ©e et qui ne passe pas, ou sur laquelle le temps semble ne pas avoir de prise les jeux avec les enfants, le partage de leurs Ă©lans, de leur tendresse envahissent l’endeuillĂ© et le dĂ©portent dans le temps d’avant ; Hugo montre dans ces pages son immense empathie envers l’enfance et un monde fĂ©minin oĂč le pĂšre endossait le rĂŽle de la mĂšre, oĂč la maison entitĂ© infracassable tenait toute entiĂšre dans la puissance de son regard et de sa voix voir l’amusant rĂ©cit du chef de famille inventant pour sa progĂ©niture des histoires chaque jour renouvelĂ©es, Toujours, ces quatre douces tĂȘtes / Riaient, comme Ă  cet Ăąge on rit, / De voir d’affreux gĂ©ants trĂšs-bĂȘtes / Vaincus par des nains pleins d’esprit », page 221. Le cercle du poĂšte auquel on demande tellement plus la page 212 Ă©numĂšre ses missions pourrait parfaitement se circonscrire et se satisfaire pleinement de ce petit auditoire, J’eusse aimĂ© mieux 
 / Suivre, heureux, un Ă©troit chemin, / Et n’ĂȘtre qu’un homme qui passe / Tenant son enfant par la main » page 212. Dans ces pages illuminĂ©es par son jeune public, Hugo nous dit en passant Ă  quel point son inspiration lui fut dictĂ©e au contact de l’enfance voir V, page 215, Ă  quel point l’art est une enfance – il maintiendra cette affirmation de l’art d’ĂȘtre pĂšre jusqu’à L’Art d’ĂȘtre grand pĂšre 1877. Il faut comprendre, dans le cas de Hugo comme pour tout homme peut-ĂȘtre, que cette enfance n’est pas un Ăąge dĂ©passĂ© mais un gisement toujours accessible, que cette fraĂźcheur n’est pas rĂ©volue mais indĂ©finiment sous-jacente, pour qui sait la capter. L’ñme Ă©chappe Ă  la chronologie autant qu’à l’individu encartĂ© dans un Ă©tat-civil, elle est contemporaine de toutes les Ă©tapes d’une vie. D’autres poĂšmes de la mĂȘme section nous montrent les flux et reflux du deuil, le consentement du poĂšte Ă  l’appel de cette morte Ă  laquelle il s’identifie, son aspiration invincible vers la tombe, Ô Seigneur ! ouvrez-moi les portes de la nuit / Afin que je m’en aille et que je disparaisse » Veni, vidi, vixi » page 225. Victor s’éprouve fini, sa vie est terminĂ©e. Ou bien, sous le vernis apparent d’activitĂ©s entraĂźnantes, voire trĂ©pidantes, le beau poĂšme XI dit aussi l’amertume d’une Ăąme intĂ©rieurement brisĂ©e On vit, on parle, on a le ciel et les nuages / Sur la tĂȘte 
 / Le regard d’une femme en passant vous agite / On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois » allusion Ă  LĂ©onie Biard rencontrĂ©e l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente ? »  La rĂ©pĂ©tition du pronom impersonnel, comme furent peut-ĂȘtre dans leur succession ces grands actes dĂ©sormais machinaux, bute sur l’alexandrin final, dĂ©finitif dans son absence de verbe, Puis, le vaste et profond silence de la mort ! » pages 222-223, butoir Ă  rapprocher de ce vers lui aussi conclusif, Oh ! l’herbe Ă©paisse oĂč sont les morts ! » page 213. Ces chutes sont des couperets qui guillotinent littĂ©ralement la parole, l’espĂ©rance par elle d’un sursaut. Cette Ăąme survit-elle Ă  la mort physique ? Pouvons-nous soutenir que les morts nous entendent, et que nous avons donc envers eux un devoir de parole, de dialogue ? C’est un autre aspect de l’imaginaire du deuil Ă  l’Ɠuvre dans ces pages, LĂ©opoldine attend son pĂšre, elle dĂ©pend de lui pour se rĂ©chauffer Ă  sa prĂ©sence, ou adoucir sa vie d’outre-tombe. En des passages qu’on peut juger dĂ©lirants, mais tellement conformes Ă  la psychologie de l’endeuillĂ©, Hugo rejoint physiquement LĂ©opoldine, il lui parle et se persuade qu’elle l’entend. Mieux, il compose une bonne part des Contemplations pour nourrir ce dialogue d’outre-tombe le spiritisme n’est pas loin, il doit Ă  sa fille ce livre, son inspiration de poĂšte retourne l’obstacle de la mort pour y puiser. Cette poĂ©tique de la mort est assez exceptionnelle pour ĂȘtre un peu creusĂ©e Certes, la mort de l’ĂȘtre cher nous retire le meilleur de nos raisons de vivre, mais la mĂ©ditation assidue, forcenĂ©e, dĂ©lirante parfois de ce vide, matĂ©rialisĂ© par cette pierre Ă  laquelle le survivant revient se heurter, dĂ©bouche sur des pensĂ©es plus vastes, ou grandioses. Au lieu de tourner en rond, obnubilĂ© par l’absence, la pensĂ©e du poĂšte nie autrement la mort, ou la rachĂšte, en dĂ©couvrant dans la destruction le principe moteur de toute vie. Non seulement tout est plein d’ñmes » alpha et omĂ©ga du credo hugolien, mais de toute mort renaĂźt la vie ; dans le cas de Hugo la vie de ce poĂšme, mais au plan de la nature un grouillement universel, qui sait tirer des haillons de la chair mise en terre de nouveaux sucs qui profiteront aux fleurs, aux papillons qui les butinent
 Voyez le stupĂ©fiant poĂšme malheureusement hors programme des prĂ©pas qui ne le liront pas ! de la section VI Au bord de l’infini », significativement intitulĂ© Pleurs dans la nuit », et particuliĂšrement les trois strophes en haut de la page 320, Fais avec tous ces morts une joyeuse vie, / Fais-en le fier torrent qui gronde et qui dĂ©vie, / La mousse aux frais tapis ! », etc. Il faudrait citer plus longuement les scĂšnes visionnaires et presque euphoriques de cette palingĂ©nĂ©sie universelle, oĂč la roue qui Ă©crase libĂšre de nouvelles forces, oĂč toute putrĂ©faction prĂ©pare une Ă©closion. Comme le dit À Villequier » page 229, toute Ă©dification humaine glissera Ă  l’abĂźme, toute organisation est vouĂ©e Ă  la dĂ©crĂ©pitude, ou selon un imaginaire circulaire central chez Hugo, Que toute crĂ©ation est une grande roue / Qui ne peut se mouvoir sans Ă©craser quelqu’un »  Mais le mĂȘme poĂšme dĂ©chiffre dans cette mort une renaissance ailleurs, ou une crĂ©ation justement, et tout ce ruissellement Ă  l’informe, ou Ă  l’éternitĂ©, ouvre Ă  Hugo un espace rĂ©versible oĂč mort et vie, douleur et joie, profondeur et hauteur, nuit et lumiĂšre glissent l’un dans l’autre, et s’échangent. Le tombeau est un commencement, le sublime est en bas » dĂ©claration capitale de la page 293. Un tombeau fut dĂšs lors le but de tous mes pas » page 422. EpuisĂ© par son deuil, le poĂšte devine que de cet excĂšs de mort sur lui peut naĂźtre une renaissance, ou une vision Ă©largie de sa vie ainsi placĂ©e au bord de l’infini titre du livre VI. Cette mĂ©ditation de l’infini dĂ©centre le poĂšte, arrachĂ© Ă  son frissonnant petit moi, dĂ©sappropriĂ©, dĂ©fait, pour s’ouvrir Ă  de plus grands espaces, Ă  des visions grandioses qui dĂ©cuplent son imagination. Il faut mourir Ă  la condition ordinaire, lĂącher sa perception et sa raison pour entrevoir ces mondes oĂč Hugo pour finir nous entraĂźne. Au livre IV, le poĂšme Mors » esquisse dĂ©jĂ  cette grande loi de rĂ©versibilitĂ© qui prĂ©side Ă  la nature, oĂč la faucheuse change Un trĂŽne en Ă©chafaud et l’échafaud en trĂŽne », et oĂč le cortĂšge des destructions s’efface pour finir sur le visage de l’ange souriant porteur d’ñmes pages 232-233. On ne sait pas ce que peut une Ăąme ; on ne sonde pas les ressources de l’infini. La mort de sa fille a prĂ©cipitĂ© Hugo au nĂ©ant, Ă  la mĂ©ditation incessante, acharnĂ©e des zones d’ombre qui entourent chaque lumiĂšre, Ă  l’intuition maintenue par lui envers et contre toutes les forces d’anĂ©antissement et de dĂ©sastre qu’il y avait quand mĂȘme dans ce chaos un chemin, dans ce labyrinthe une chance Ă  courir, Ă  ne pas mourir. Les Contemplations, livre cathartique, nous enseigne Ă  ne pas nous laisser terrasser, ligoter, mais du fond des plus dures Ă©preuves Ă  retrouver la force de vivre, et de sortir par le haut. Ă  suivre Daniel Bougnoux ThĂšmes associĂ©s
Bilande lecture du livre I Bilan de lecture du livre IV RĂ©sumĂ© du Livre IV. LES CONTEMPLATIONS _____ BILAN DE LECTURE DU LIVRE I AURORE. Lorsqu’on observe les dates d’écriture des 7 poĂšmes lus dans ce premier livre, telles que les rĂ©vĂšlent les manuscrits de Victor Hugo (colonne de droite du tableau), on constate qu’elles s’échelonnent entre 1842 et
Quid novi?Informations complémentaires au cours de français de seconde. Publié le 8 janvier 2011 Lisez d'abord le poÚme, ici. Voici ensuite deux exemples de commentaires, rédigés par vos camarades, qui concernent tous deux la partie "Une plainte lyrique à la fois intime et universelle". DeuxiÚme proposition de commentaire
LepoĂšme « Demain, dĂšs l’aube » commence par un alexandrin composĂ© de trois complĂ©ments circonstanciels de temps : l’adverbe « demain », les groupes prĂ©positionnels « dĂšs l’aube » et « Ă  l’heure oĂč blanchit la campagne ». L’emploi du futur simple « je partirai » (en rejet sur le deuxiĂšme vers) nous donne Ă  penser
On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l’auberge et du gĂźte ; Le regard d’une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s’éveille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu’on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort
 Puis, le vaste et profond silence de la mort ! Voter pour ce poĂšme! Lectureanalytique de « Elle avait pris ce pli dans son Ăąge enfantin », Victor Hugo, Les Contemplations, IV, 6, 1856. 17 avril 2015 · 5 Commentaires. La premiĂšre partie du XIXe siĂšcle voit se dĂ©velopper en France la poĂ©sie romantique qui se fait l’écho des grandes instabilitĂ©s politiques et sociales du siĂšcle. Les artistes, qui ne trouvent pas leur place et On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l’auberge et du gĂźte ; Le regard d’une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s’éveille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu’on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort
 — Puis, le vaste et profond silence de la mort ! Onparle des liens du mariage ! Mais les liens du divorce sont encore plus indissolubles ! Mais les liens du divorce sont encore plus indissolubles ! Citation de Alfred Capus ( 1922 Ă  65 ans) dans Les Maris de LĂ©ontine ~ Plus ~ Mari ~ Parler ~ Parlement

RĂ©sumĂ© du document À quoi songeaient les deux cavaliers dans la forĂȘt » nous prĂ©sente deux cavaliers, apparaissant, l'un sous la forme d'un je », l'autre sous le prĂ©nom d'Hermann, galopant dans la forĂȘt dans une scĂšne nocturne. Alors qu'ils ne cessent de galoper, un dialogue semble se crĂ©er entre eux. Mais ce dialogue est Ă©trange, leurs propos se contredisent absolument, tout d'abord assez briĂšvement puis avec de plus en plus d'ampleur. Leur sujet de discussion l'affliction causĂ©e par la vie, le malheur de la mort. DĂšs, lors, comment comprendre qu'un poĂšme Ă©crit avant la mort du son ange » soit placĂ© au cƓur du recueil dĂ©diĂ© Ă  la douleur paternelle du deuil ? Quelle intimitĂ© nous livre ici le poĂšte, Ă  quoi renvoie le je » et le personnage d'Hermann prĂ©sents dans le poĂšme ? Ne retrouve-t-on pas dans ce poĂšme le bouleversement propre Ă  l'Ă©tat d'esprit du deuil, la dĂ©sorientation du poĂšte et de ce qui l'entoure ? Extraits [...] Ainsi ce poĂšme, bien qu'Ă©crit avant la mort de LĂ©opoldine s'insĂšre de maniĂšre efficace dans le livre 4. Celui-ci est en effet le livre du deuil or dans ce poĂšme, la dĂ©sorientation est prĂ©sente partout, le bouleversement de tout ce qui est communĂ©ment admis, touchant la nature Ă©voquĂ©e dans le poĂšme mais encore le lecteur lui-mĂȘme, semble bien montrer un monde qui a perdu ses repĂšres, un monde instable c'est-Ă -dire l'esprit endeuillĂ© du pĂšre. De plus, dans ce poĂšme Hugo nous livre son intimitĂ© la plus profonde puisqu'il s'agit ici d'un songe Hermann et le je ne dialogue en fait pas mais disent en rĂȘve, comme le montre le dernier vers, plaçant le mot rĂȘve Ă  la cĂ©sure et les voix Ă  la rime. [...] [...] Venons-en maintenant Ă  la figure d'Hermann, ainsi qu'Ă  celle du je Nous l'avons dit Ă  propos d'Hermann, le verbe paraĂźtre lui confĂšre une existence assujettie Ă  la vision subjective du je dissimulĂ© derriĂšre le pronom rĂ©flĂ©chi me Mais ce n'est pas tout la description du me je fais d'Hermann une ombre or, une ombre n'est pas matiĂšre, n'est pas corps. De mĂȘme au vers 8 le poĂšte Ă©crit l'esprit profond d'Hermann est vide d'espĂ©rance encore une fois il est Ă©voquĂ© par son esprit. A-t-il un corps ? Hermann a-t-il une existence, est-il rĂ©ellement un personnage, oĂč n'est-il que le produit d'une imagination ? Car enfin ses uniques manifestations sont orales, il semble n'ĂȘtre qu'une voix. Hermann ne serait-il qu'une projection mentale lui aussi, crĂ©Ă© par le poĂšte au mĂȘme titre que les images dĂ©crivant la nature ? [...] [...] Tout rĂ©sonne comme dans un lieu sans fin, sans cloison. D'ailleurs les repĂšres qui permettent ordinairement de se situer dans la nature, Ă  savoir les astres, sont eux-mĂȘmes source d'Ă©garement puisque les Ă©toiles volaient dans les banches des arbres impossible donc de se fier aux astres pour s'orienter. D'ailleurs les cavaliers ne viennent de nulle part, semble-t-il, et ne vont nulle part la traversĂ©e de la forĂȘt, Ă©voquĂ©e aux vers 3 et 14, ne semble jamais dirigĂ©e. Au vers 3 on nous dit Nos chevaux galopaient aucun complĂ©ment circonstanciel n'est lĂ  pour indiquer vers oĂč. [...] [...] Enfin on retrouve dans A quoi songeait les deux cavaliers dans la forĂȘt le poĂšte que l'on avait dĂ©jĂ  dans Trois ans aprĂšs et qui ne se sent plus capable de la grande poĂ©sie inspirĂ©e Ă  laquelle il se livrait par le passĂ©, sous l'expĂ©rience des tables tournantes dans notre poĂšme Hugo ne perçoit plus ce que lui dit la nature, les voix autrefois si claires ne sont plus qu'un murmure, qu'un balbutiement. Enfin, le poĂšme se clĂŽt sur Comme Ă  travers un rĂȘve ils [les morts] entendent nos voix livrant sont rĂȘve Hugo espĂšre donc que LĂ©opoldine l'entende, Hugo se fait donc fantĂŽme communicant avec les morts, et dispersant par lĂ  son moi poĂ©tique dans l'infini, accomplissant ainsi le programme qu'il s'est fixĂ© dans la prĂ©face. [...] [...] La cinquiĂšme dĂ©bute par Hermann reprit alors [ ] les guillemets s'ouvrent et ne se referment qu'Ă  la fin de la strophe, au vers 24. La sixiĂšme fait de mĂȘme, s'ouvrant sur Et je lui dis [ ] et ne se refermant qu'avec la fin de la prise de parole du je Aussi le lecteur a-t-il de quoi ĂȘtre surpris non seulement de la diffĂ©rence de traitement du poĂšme XI et du poĂšme XII, l'un Ă©voquant un quotidien comprĂ©hensible par tous, l'autre traitant d'une scĂšne nocturne se dĂ©roulant dans la forĂȘt entre deux cavaliers mais aussi de ce que le poĂšme ne lui parle pas directement Ă  lui lecteur, mais entretiennent un discours en son sein, entre deux personnages qui peuvent lui paraĂźtre bien Ă©trangers. [...]

PoÚte dramaturge et romancier, Victor Hugo n'en a pas pour autant délaissé les femmes. L'écrivain a eu de nombreuses liaisons et histoires d'amour a1
Victor Hugo – J’ai cueilli cette fleur – Les Contemplations Introduction Les Contemplations sont un recueil de 158 poĂšmes rassemblĂ©s en 6 livres que Victor Hugo a publiĂ© en 1856 et sont considĂ©rĂ©s comme le chef-d’Ɠuvre lyrique de cet auteur. On retrouve dans ce recueil plusieurs thĂšmes distincts mais qui tournent toujours autour du lyrisme. Hugo parle bien sĂ»r de l’amour, qu’il jumelle souvent avec la nature, sans qu’ils se confondent nĂ©anmoins. Les contemplations sont aussi et surtout une ouvre de deuil, de souvenir de LĂ©opoldine, la fille du poĂšte morte en 1843. Les souvenirs racontĂ©s sont ceux de moments heureux passĂ©s avec sa fille. Hugo cherche aussi dans ses poĂšmes Ă  comprendre pourquoi Dieu Ă  repris la vie Ă  sa fille. Il esquisse donc l’hypothĂšse que la vie se termine par ce mystĂšre de la mort que personne ne peut comprendre, que chacun possĂšde son propre destin. Ici, nous allons Ă©tudier un poĂšme nommĂ© J’ai cueilli cette fleur oĂč Hugo prĂ©sente au lecteur un paysage inhospitalier au lecteur ou pousse une seule et unique fleur. AprĂšs avoir Ă©voquĂ© plus haut les buts des contemplations, l’on se doute que Victor Hugo ne s’est pas simplement contentĂ© de dĂ©crire un paysage maritime. Ainsi, afin de rĂ©pondre Ă  la problĂ©matique suivante Quelle place symbolique occupe Victor Hugo dans son poĂšme ? », nous dĂ©velopperons deux axes un parallĂšle entre le poĂšte et la nature, puis une fleur esseulĂ©e au milieu des Ă©lĂ©ments. I - Un parallĂšle entre le poĂšte et la nature Victor Hugo installe dĂšs le premier vers de son poĂšme le lieu du dĂ©roulement de l’action une colline J’ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline ». Il prĂ©sente au lecteur un monde Ă  part qui est repĂ©rable grĂące au champ lexical de l’hostile l’ombre, morne promontoire, l’endroit oĂč s’était englouti le soleil, la sombre nuit, un porche de nuĂ©es
 ». La colline plie sous la force du vent et le dĂ©chaĂźnement de l’ocĂ©an le vent mĂȘlait les flots, les vagues, sur le flot s’incline
 ». L’hostilitĂ© est confirmĂ©e par la faible prĂ©sence de vie. En effet, l’aigle seul connait cette colline et seul peut s’en approcher. La fleur Ă©voquĂ©e au premier vers, est le seul signe floral prĂ©sentĂ© par Victor Hugo. Cette monotonie du paysage s’explique par la difficultĂ© Ă  y accĂ©der l’ñpre escarpement qui sur le flot s’incline, fentes du rocher, immense abĂźme
 » et par le rudes conditions l’endroit oĂč s’était englouti le soleil » qui laisse penser que la nuit tombe vite sur les lieux. MĂȘme l’homme ne parvient pas Ă  dompter cet univers, ni les marins Des voiles s’enfuyaient au loin diminuĂ©es », ni les habitants alentours qui n’ont pour dĂ©sir que de se protĂ©ger Quelques toits, s’éclairaient au fond d’un entonnoir ». NĂ©anmoins, cette nature ballottĂ©e par les Ă©lĂ©ments sort victorieuse de ce combat acharnĂ© ce qui surprend le poĂšte Je voyais, comme on dresse au lieu d’une victoire, un grand arc de triomphe Ă©clatant et vermeil ». La symbolique de l’arc de triomphe est ici trĂšs forte, car ce monument est une vĂ©ritable reprĂ©sentation des grandes victoires de guerres qui sont, le plus souvent, terribles. La nature, nous nous en serons rendus compte, est personnifiĂ©e, en tĂ©moignent les verbes utilisĂ©s par Victor Hugo le flot s’incline, la colline croissait, l’ombre baignait, le soleil englouti
 ». En 1851, Hugo s’exile dans les Ăźles anglaises aprĂšs le coup d’état de NapolĂ©on Bonaparte. C’est lĂ  qu’il finit d’écrire son recueil Les Contemplations, oĂč l’on retrouve de nombreux poĂšmes en l’hommage de sa fille LĂ©opoldine disparue en 1843. Hugo reprend ici la lettre qu’il avait adressĂ© Ă  sa fille Ă  ses 13 ans. Ainsi, l’on peut Ă©tablir un parallĂšle entre la nature et le poĂšte. La colline est en fait, la rĂ©plique parfaite de l’esprit de Victor Hugo, souvent tourmentĂ© et agressĂ© par la vie. II - Une fleur esseulĂ©e au milieu des Ă©lĂ©ments Dans cette nature sauvage, la fleur Ă©voquĂ©e par Hugo tente de pousser tant bien que mal. Son sort est peu enviable Pauvre fleur ». Tout d’abord, elle pousse seule, au milieu de ce monde rude prĂ©sentĂ© prĂ©cĂ©demment. Elle ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt. En effet, Elle est pĂąle, et n’a pas de corolle embaumĂ©e, sa racine n’a pris sur la crĂȘte des monts que l’amĂšre senteur des glauques goĂ©mons ». Enfin, cette fleur va mourir et perdre ces pĂ©tales les unes aprĂšs les autres. Hugo change donc son destinataire. AprĂšs s’ĂȘtre adressĂ© Ă  Juliette, il engage maintenant une discussion avec cette fleur. Il la cueille dĂ©licatement afin de l’immortaliser, puis lui prĂ©sente son futur. Le sort de cette fleur est scellĂ© et il ne lui reste plus qu’à ĂȘtre emportĂ© par les vents et les flots vers de nouveaux horizons. Hugo, pour renforcer son argumentation, expose l’idĂ©e du destin auquel on ne peut rien changer. Chaque ĂȘtre doit Ă  un moment ou Ă  un autre quitter la terre et mourir Le ciel, qui te crĂ©a pour t’effeuiller dans l’onde, te fit pour l’ocĂ©an ». Il rappelle pour cela le sein maternel qui symbolise la naissance d’un enfant Fane-toi sur ce sein en qui palpite le monde ». Hugo lui conseille donc de mourir sur quelque chose de vivant grĂące Ă  des personnifications le la nature sein, cƓur » plutĂŽt que de rester seule dans ce monde hostile. La phrase Je te donne Ă  l’amour » confirme cette idĂ©e. L’on peut se demander si cette fleur ne peut pas ĂȘtre Ă©galement un reflet de Victor Hugo, mais le personnage cette fois-ci. Au milieu des mĂ©dias, de son entourage, Ă  cause de sa cĂ©lĂ©britĂ©, ne s’est-il pas senti comme cette petite fleur, abandonnĂ© de tous et pourtant au milieu de tous ? Hugo revient Ă  lui » Ă  la fin du poĂšme et cesse de converser avec la fleur, maintenant disparue. La nuit tombĂ©e l’incite Ă  quitter les lieux, encore plus triste qu’il ne l’était en arrivant car la noirceur de la vie a pris possession de son Ăąme Tandis que je songeais, et que le gouffre noir m’entrait dans l’ñme avec tous les frissons du soir ! » Conclusion Dans ce poĂšme extrait des contemplations, Victor Hugo propose au lecteur la vision d’un paysage hostile, envahi par la noirceur de la vie, oĂč pousse seule une fleur. En Ă©tudiant de plus prĂšs cet Ă©crit, l’on peut dĂ©duire qu’Hugo s’incarne dans deux des Ă©lĂ©ments de son texte tout d’abord la colline, tourmentĂ©e et agressĂ© et la petite fleur, abandonnĂ©e de tous et pourtant au milieu de tous ces Ă©lĂ©ments trop forts pour elle. Peut-on dire que Victor Hugo cherche Ă  se dĂ©voiler, Ă  prĂ©senter ses tourments ?
cUVI1.
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