Lacorrespondance entre George Sand et la comĂ©dienne Marie Dorval est constituĂ©e de trente-deux lettres Ă©changĂ©es du 26 janvier 1833 au 16 juin 1848. Elle est suscitĂ©e par l’admiration rĂ©ciproque qu’inspirent Ă  chacune le talent mais aussi l’indĂ©pendance de l’autre. Le lien qui se noue trĂšs vite entre celles que leur Ă©poque surnomme « les insĂ©parables » apparaĂźt si serrĂ©

RĂ©sultat SAND George 1804-1876 Lot n° 692 Lot n° 692 Estimation 1500 - 2000 EUR SAND George 1804-1876 Lettre autographe adressĂ©e Ă  son fils Maurice [La ChĂątre 17 mai 1836], 4 pages grand in-4 Ă  l'encre. DĂ©chirure centrale et lĂ©ger manque de papier et de texteBelle lettre de mise en garde de GeorgeSand Ă  son fils Maurice, curieusement en contradiction avec les aventures romantiques et passionnĂ©es de l' autographe indiquant George Sand Ă  son fils Maurice. Brouillon autographe».George Sand Ă  cette Ă©poque avait dĂ©jĂ  connu plusieurs amants avec qui elle vivait Ă  chaque fois une passion sensuelle et elle se devait de dicter une conduite modĂšle Ă  son fils pensionnaire. Elle rĂ©pond Ă  son courrier adressĂ© le 15 mai 1836 et dans lequel il se plaint des railleries de ses camarades envers sa mĂšre parce que tu es une femme qui Ă©crit ... ils te nomment, je ne pourrai pas te dire le mot parce qu'il est trop vilain, P... je te le dis malgrĂ© moi».Mon cher enfant, le collĂšge est une prison, et les pions des tyrans. Mais tu vois que l'humanitĂ© est si corrompue, si grossiĂšre qu'il faut la mener avec le fouet et les vois que tes camarades ont dĂ©jĂ  perdu l'innocence de leur Ăąge, et que sans un joug sĂ©vĂšre, ils se livreraient Ă  des vices honteux ... il ne faut pas t'en Ă©tonner, mais t'en affliger».La vie est une guerre. Souviens-toi que je t'ai Ă©levĂ© dans des idĂ©es de chastetĂ© ... souviens- toi de la confiance sans bornes que j'ai toujours eue en toi ... je t'ai confiĂ© ta soeur dĂšs le jour de sa naissance. Je te l'ai donnĂ©e pour filleule, afin de te faire comprendre que tu dois exercer sur elle, une espĂšce de paternitĂ©, tu dois ĂȘtre son soutien, son conseil, son dĂ©fenseur». Elle mentionne son ex-mari, le baron Dudevant ton pĂšre veut que tu sois Ă©levĂ© au collĂšge ... il a raison. Tout ce que tu souffres est nĂ©cessaire pour que tu sois un homme, pour que tu apprennes Ă  discerner le bien d'avec le mal, la vraie joie d'avec la peine. Il faut que tu t'habitues Ă  voir combien les hommes sont Ă©garĂ©s, et qu Mes ordres d'achat Informations sur la vente Conditions de vente Retourner au catalogue

GeorgeSand ouvre sa maison aux crĂ©ateurs, organisant la vie Ă  Nohant en fonction de leurs besoins, crĂ©ant une atmosphĂšre de vie collective et cependant libre qui enrichit le travail de chacun. Le salon raisonne encore des discussions, lectures Ă  voix haute et musique des artistes, hommes de lettres, hommes politiques, gens de thĂ©Ăątre qui s’y sont rĂ©unis : Franz Liszt, Marie George Sand Biographie George Sand RomanciĂšre française, George Sand — pseudonyme d'Amandine Lucie Aurore Dupin, baronne Dudevant — est nĂ©e Ă  Paris le 1er juillet 1804. Fille d'un officier de l'armĂ©e impĂ©riale mort accidentellement en 1808, la petite Aurore, ĂągĂ©e de quatre ans, fut recueillie par sa grand-mĂšre, Mme Dupin, fille naturelle du marĂ©chal de Saxe et veuve d'un riche financier. La future romanciĂšre passa toute son enfance Ă  la campagne, dans le domaine familial de Nohant Indre annĂ©es riches de solitude et de rĂȘverie, mais Ă©galement de distractions passionnantes, au premier rang desquelles ces histoires racontĂ©es Ă  la veillĂ©e dans les maisons paysannes, et dont l'Ă©crivaine devait tirer plus tard la matiĂšre d'une grande partie de son Ɠuvre. A treize ans cependant, Aurore fut mise en pension dans un couvent parisien ce furent d'abord plusieurs mois de dĂ©sespoir et de rĂ©volte, suivis d'une crise juvĂ©nile de mysticisme et mĂȘme de vagues aspirations Ă  la vie religieuse cloĂźtrĂ©e. Revenue Ă  Nohant en 1820, la jeune fille fut mariĂ©e deux ans plus tard Ă  dix-huit ans Ă  un baron Dudevant dont elle ne tarda pas Ă  se sĂ©parer. En 1831, elle quitta Nohant, emmenant sa fille et son fils, et commença Ă  mener Ă  Paris une existence de bohĂšme, scandalisant les bourgeois par la crĂąnerie avec laquelle elle acceptait sa condition de dĂ©classĂ©e», par ses accoutrements masculins, par ses façons de fumer la pipe ou le cigare, et surtout par ses aventures sentimentales avec Jules Sandeau d'abord qui lui donna son pseudonyme de George Sand et l'aida Ă  Ă©crire son premier roman, Rose et Blanche, puis avec Alfred de Musset, qu'elle entraĂźna en 1834 en Italie et dont elle se sĂ©para Ă  Venise Ă  cause du mĂ©decin Pagello — cĂ©lĂšbre amour romantique que George Sand raconta Ă  sa maniĂšre dans Elle et Lui 1859, ce qui lui valut une rĂ©plique du frĂšre du poĂšte, Paul de Musset, lequel publia la mĂȘme annĂ©e Lui et Elle. DĂšs 1832, la baronne Dudevant, devenue George Sand, s'Ă©tait fait connaĂźtre par son roman Indiana qu'allaient suivre Valentine 1832, LĂ©lia 1833, Jacques 1834, et Mauprat 1837. Ces Ɠuvres reflĂštent la vie passionnĂ©e qui Ă©tait alors celle de l'auteur. Elles ressemblent Ă  des confessions, tout en lyrisme, souvent proches du poĂšme en prose, et elles cĂ©lĂšbrent intarissablement la passion sensuelle et idĂ©aliste Ă  la fois, mais toujours Ă©perdue et excessive, l'amour en lutte avec les prĂ©jugĂ©s et la sociĂ©tĂ©. Car l'amour, pour George Sand, est synonyme de la vie ce n'est pas seulement le bonheur, c'est un droit supĂ©rieur de la personne humaine, c'est une sorte de devoir et mĂȘme un culte divin — si bien que tout devient permis, et lĂ©gitime, et sacrĂ© Ă  la passion pourvu qu'elle soit sincĂšre. Doctrine romantique qu'illustre parfaitement l'histoire tumultueuse du grand cƓur de George Sand, si rapide Ă  aller de Sandeau Ă  Musset, de Pagello Ă  Michel de Bourges, de Pierre Leroux Ă  FrĂ©dĂ©ric Chopin
 C'est en compagnie du grand musicien polonais qu'elle partit en 1837 faire un sĂ©jour d'hiver aux Ăźles BalĂ©ares. Mais Ă  partir de cette Ă©poque, sa vie privĂ©e s'assagit. Son mĂ©nage avec Chopin durera presque dix ans. Et c'est Ă  la politique que George commence Ă  demander un renouveau d'Ă©motions. Vers 1836, par l'intermĂ©diaire de Michel de Bourges, elle s'Ă©tait liĂ©e avec des dĂ©mocrates et des utopistes sociaux tels que Armand BarbĂšs et Emmanuel Arago, et elle s'Ă©tait mise Ă  considĂ©rer le prĂȘtre dĂ©froquĂ© FĂ©licitĂ© Robert de Lamennais comme un prophĂšte et le chef de la nouvelle religion de l'humanitĂ© dont elle allait se faire bientĂŽt une des prĂȘtresses. Fille spirituelle de Jean-Jacques Rousseau, influencĂ©e aussi bien par Le Contrat social que par La Nouvelle HĂ©loĂŻse, elle entreprit, dans des livres comme Le Compagnon du tour de France 1840, de dresser des actes d'accusation de la sociĂ©tĂ©, rendue responsable de tous les maux humains, et que l'amour seul, selon George Sand, est capable de transfigurer en nivelant les hiĂ©rarchies, en abattant les cloisons entre classes et en rĂ©tablissant la fraternitĂ© universelle. Exaltation de l'homme du peuple dans Horace 1841 et Le Meunier d'Angibault 1845, religiositĂ© panthĂ©iste et Ă©sotĂ©rique dans Consuelo 1842, tels sont les deux traits complĂ©mentaires de son Ɠuvre au cours de cette pĂ©riode. George Sand se trouvait donc parfaitement prĂ©parĂ©e en 1848 pour saluer avec enthousiasme sa» rĂ©volution. DĂšs la chute du roi Louis-Philippe elle entreprit des dĂ©marches pour lancer un journal, Ă©crivit des Lettres au Peuple, et rĂ©digea mĂȘme les bulletins officiels d'Alexandre Ledru-Rollin, ministre de l'IntĂ©rieur. Mais, Ă©pouvantĂ©e par l'insurrection de juin, elle se hĂąta de donner sa dĂ©mission politique» et se rĂ©fugia Ă  Nohant. En 1849, dans la prĂ©face de La Petite Fadette, elle annonça qu'elle se dĂ©sintĂ©resserait dĂ©sormais des Ă©vĂ©nements et qu'elle voulait se distraire l'imagination en se reportant vers un idĂ©al de calme, d'innocence et de rĂȘverie». Mais cet idĂ©al emplissait dĂšs 1846 une Ɠuvre comme La Mare au diable, tout autant que la fameuse sĂ©rie des romans champĂȘtres François le Champi 1848, Les MaĂźtres sonneurs 1853, etc, dans lesquels les personnages paysans sont malheureusement idĂ©alisĂ©s Ă  l'extrĂȘme et, en somme, assez artificiels, mais qui renferment cependant de fort belles Ă©vocations du pays berrichon. Sous le second Empire, la scandaleuse romantique allait devenir la bonne dame de Nohant», chĂątelaine gĂ©nĂ©reuse et amie hospitaliĂšre d'Ă©crivains comme Charles-Augustin Sainte-Beuve, Jules Michelet, ThĂ©ophile Gautier. Elle conseillait, dirigeait les meilleurs reprĂ©sentants de la nouvelle gĂ©nĂ©ration, EugĂšne Fromentin, Edmond About, Alexandre Dumas fils, Gustave Flaubert. Elle cultivait son jardin, amusait ses petits-enfants avec son thĂ©Ăątre de marionnettes, se mĂȘlait Ă  la vie de ses laboureurs, apprenait Ă  lire Ă  leurs enfants, prĂ©sidait les fĂȘtes villageoises, rĂ©pandait les aumĂŽnes — toutefois sans cesser d'Ă©crire! En 1854, elle fit paraĂźtre une fort longue et fort complaisante autobiographie intitulĂ©e Histoire de ma vie. De 1850 Ă  sa mort, en 1876, c'est presque chaque annĂ©e qu'elle livra Ă  ses Ă©diteurs ou Ă  La Revue des Deux Mondes, dont elle Ă©tait une des plus fidĂšles collaboratrices, quelque roman ou piĂšce de thĂ©Ăątre, Ɠuvres moins connues que celles des premiĂšres pĂ©riodes, mais oĂč il reste Ă  sauver de belles pages, particuliĂšrement dans Les Beaux Messieurs de Bois-DorĂ© 1858, dans Jean de la Roche 1860, dans Le Marquis de Villemer 1861, dans Mademoiselle de la Quintinie 1862 oĂč, sous le mĂ©pris du catholicisme, transparaĂźt une amĂšre inquiĂ©tude religieuse. Puis vint la guerre de 1870 qui dĂ©sespĂ©ra George Sand, la Commune qui la rangea dĂ©finitivement dans le parti de l'ordre» et lui fit attacher plus de prix encore Ă  son enracinement» paysan mais l'Ă©crivain ne faisait plus que se survivre Ă  lui-mĂȘme. L'auteur de LĂ©lia serait incomprĂ©hensible sans Jean-Jacques Rousseau, dont elle a dit qu'il s'Ă©tait emparĂ© de sa jeunesse par la beautĂ© de sa langue et la puissance de sa logique». Le thĂšme unique de George Sand, son idĂ©e-force l'amour sincĂšre considĂ©rĂ© comme principe unique et suffisant de la vie privĂ©e, de la morale, de la politique, n'est-ce pas en effet, mais dĂ©pouillĂ© de toutes les nuances dĂ©licates que lui avait donnĂ©es la sensibilitĂ© raffinĂ©e de Rousseau, l'Ă©vangile de Saint-Preux et de Julie? Dans son Ɠuvre et plus encore dans sa vie, George Sand a Ă©tĂ© la personnification extrĂȘme des dĂ©bordements du cƓur romantique elle n'a pas seulement Ă©voquĂ©, elle a Ă©tĂ© elle-mĂȘme la passion souveraine, dressĂ©e contre toutes les institutions et toutes les disciplines intĂ©rieures. Elle n'avait rien pourtant d'une intellectuelle», ne construisit nulle philosophie originale et ne cessa de subir l'influence des nombreux et divers personnages que successivement elle aima et dĂ©laissa. La gĂ©nĂ©rositĂ© de son tempĂ©rament faisait d'elle un Ă©crivain solide et abondant. Sa facilitĂ© rĂ©guliĂšre, physique en quelque sorte, dĂ©termine son style dont le dĂ©faut principal est de manquer de mordant, de surprise. Mais George Sand savait charpenter un roman. Elle fut surtout la premiĂšre femme Ă  nourrir toute sa production littĂ©raire de son expĂ©rience fĂ©minine, annonçant ainsi une George Eliot et une Colette, et la puissance de son imagination peut emporter encore aujourd'hui les lecteurs de Consuelo. Elle demeure par ailleurs une trĂšs vivante Ă©pistoliĂšre et mĂ©morialiste voir Lettres d'un voyageur 1834 et Correspondance 6 vol., posthume 1882-1894. George Sand est morte Ă  Nohant le 8 juin 1876, Ă  l'Ăąge de 71 ans. Michel Mourre, George Sand livres disponibles George Sand Les MaĂźtres Sonneurs George Sand La Petite Fadette George Sand Un hiver Ă  Majorque
ÉcoutezGeorge Sand - Dumas Fils - Lettres - Yannick Debain et 394 plus d'Ă©pisodes de A Voix Haute, gratuitement! Aucune inscription ou installation nĂ©cessaire. 28 - LE MOT DU MATIN - JosĂ© Artur - Yannick Debain. Charles Baudelaire - ElĂ©vation - Yannick Debain. George SandNĂ©e le 1er juillet 1804ParisDĂ©cĂšs 8 juin 1876 (Ă  71 ans)ChĂąteau de NohantAlexandre Dumas (Fils)27
Drame en trois actes et en prose, reprĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois le 15 septembre 1855 au ThĂ©Ăątre de l’OdĂ©on. Distribution 5 hommes, 2 femmes Texte intĂ©gral Ă  tĂ©lĂ©charger gratuitement sur Libre ThĂ©Ăątre L’argument Le bourgeois Keller hĂ©rite du chateau de Muhldorf, qui appartenait Ă  son oncle, mort sans testament. Il s’y rend avec son fils et dĂ©couvre MaĂźtre Favilla, un musicien rĂȘveur et un peu fou, un ami du dĂ©funt qui s’est installĂ© avec sa famille dans le chateau et qui est persuadĂ© d’ĂȘtre l’hĂ©ritier. La famille de Favilla demande Ă  Keller de le mĂ©nager le temps qu’il recouvre ses esprits. Le fils de Keller tombe amoureux de la fille de Favilla
 MaĂźtre Favilla ou le pique-assiette sans le savoir estampe de Pochet, 1855. Source BnF/Gallica GeorgeSand (1804-1876) "M. de Flamarande s’était imposĂ© la tĂąche de venir voir sa femme et son fils deux fois par an, l’hiver Ă  Paris, l’étĂ© Ă  MĂ©nouville. Lorsqu’il y vint en 1856, il me dit : – Je sais, Charles, que vous vivez Ă  prĂ©sent de pair Ă  compagnon avec mon fils et sa mĂšre. Je n’y trouve point Ă  redire. Comme je ne veux pas que les plaisirs du monde Accueil Galerie Galerie George Sand Galerie Nohant autrefois Galerie Nohant Galerie Nohant intĂ©rieur Mes livres George Sand Maurice Sand Aurore Sand Autres auteurs Mes thĂšmes Archives Archives manuscrites Coupures de journaux Coupures de journaux part2 Catalogues d’exposition Contact et liens Mes thĂšmes Archives Archives manuscrites Coupures de journaux Coupures de journaux part2 Catalogues d’exposition Contact et liens Lettreautographe signĂ©e « ta tante » Ă  l’épouse de son neveu Edmond Simonnet. Nohant, 23 janvier 1862 ; 2 pages in-8°. Avec son enveloppe. Sand est rassurĂ©e que le fils de son neveu ne soit pas corrompu par « l’esprit prĂȘtre » : « ChĂšre enfant, Je te renvoie la lettre de RenĂ© et je garde ses vers comme tu m’y autorises.
➕ S'abonner ➕ Souscrire ✔ AbonnĂ© ✔ Souscrire Partager Manage episode 315638299 series 3244739 Par Yannick Debain, dĂ©couvert par Player FM et notre communautĂ© - Le copyright est dĂ©tenu par l'Ă©diteur, non par Player F, et l'audio est diffusĂ© directement depuis ses serveurs. Appuyiez sur le bouton S'Abonner pour suivre les mises Ă  jour sur Player FM, ou collez l'URL du flux dans d'autre applications de podcasts. George SandNĂ©e le 1er juillet 1804ParisDĂ©cĂšs 8 juin 1876 Ă  71 ansChĂąteau de NohantAlexandre Dumas Fils27 juillet 1824ParisDĂ©cĂšs 27 novembre 1895 Ă  71 ansMarly le roiA partir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte Ă  l’écrivaine ses lettres Ă  Chopin, qu’elle souhaite faire disparaĂźtre. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, Ă©changer avis sur les Ɠuvres et rĂ©flexions sur l’actualitĂ©. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plĂšbe aprĂšs celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas pĂšre et de son Ă©pouse Ida notamment enrichissent leurs propos. TĂ©moignage d’une Ă©poque, cette correspondance se rĂ©vĂšle aussi le rĂ©cit d’une amitiĂ© exceptionnelle, par-delĂ  les de George Sand ne cesse d’ĂȘtre rĂ©Ă©valuĂ©e. Cette correspondance inĂ©dite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une nouvelle occasion de lire l’auteur d’Indiana. Et de dĂ©couvrir les dĂ©bats qui ont enflammĂ© la France des annĂ©es 1851-1876, racontĂ©s par deux des plus grandes figures littĂ©raires de l’époque. 395 episodes

GeorgeSand répond le 17 décembre 1870: "Mon cher fils, je n'avais rien reçu de vous et j'étais inquiÚte. Je reçois aujourd'hui 17 décembre la triste nouvelle que vous m'annoncez. Une consolation, c'est que ce pauvre pÚre a eu une fin douce, que vous étiez prÚs de lui et que jusqu'au bout, vous avez pu veiller sur lui.

George Sand et la lettre de voyage AgnĂšs Kettler Texte intĂ©gral 1 George Sand, ƒuvres autobiographiques, Ă©d. G. Lubin, PlĂ©iade, [dĂ©sormais t. II, p. 471 et s ... 2 Ibid., p. 503 et suiv. 3 Correspondance, Ă©d. George Lubin, [dĂ©sormais Corr.], t. I, p. 161-167. 1George Sand fut une voyageuse prĂ©coce puisque, dĂšs l’ñge de quatre ans, elle accompagna sa mĂšre en Espagne, oĂč son pĂšre Ă©tait aide de camp de Murat. On trouve dans ses Ɠuvres autobiographiques des Ă©bauches d’un Voyage en Espagne1, publiĂ© de façon posthume et des fragments, Ă©galement posthumes, d’un Voyage en Auvergne2 effectuĂ© en 1827 avec son mari Casimir Dudevant, et oĂč elle donne ses impressions sur le Mont-Dore et les curistes qu’elle rencontre. On peut mentionner aussi un sĂ©jour Ă  Cauterets en 1825, oĂč elle relate ses pĂ©rilleuses excursions Ă  Gavarnie et aux grottes de Lourdes dans une lettre Ă  sa mĂšre3. Mais les deux voyages qui marquĂšrent sa vie furent, en 1834, le sĂ©jour Ă  Venise oĂč elle arriva avec Musset et d’oĂč elle repartit au bras du docteur Pagello ; et pendant l’hiver 1838-1839, le sĂ©jour Ă  Majorque en compagnie de Chopin. Dans l’intervalle, elle Ă©tait allĂ©e rejoindre en Suisse Liszt et Marie d’Agoult 28 aoĂ»t au 1er octobre 1836. Et elle reviendra en Italie en 1855 et visitera Rome avec son fils Maurice et son compagnon Manceau pour se distraire du chagrin que lui a causĂ© le mort de Nini, sa petite-fille, qu’elle chĂ©rissait. 2George Sand est une voyageuse enthousiaste, qui raconte sans fard ses dĂ©couvertes et ses dĂ©sillusions. Ses deux grands voyages en Italie, puis en Espagne, sont des voyages d’apprentissage d’oĂč elle revient plus forte aprĂšs les Ă©preuves traversĂ©es. Mais, comme le disait dĂ©jĂ  SĂ©nĂšque, on voyage toujours avec soi-mĂȘme, on peut changer de ciel mais non d’ñme. Et nous retrouvons dans ces lettres Ă©crites Ă  quelques centaines de lieues de la France, la mĂšre de Maurice et Solange qui craint pour ses enfants les entreprises du baron Dudevant dont elle n’est pas encore officiellement sĂ©parĂ©e, la propriĂ©taire de Nohant qui s’inquiĂšte de la vente d’une ferme, enfin et surtout l’écrivain qui ne cesse de travailler et fait passer dans son Ɠuvre les enchantements ou les dĂ©ceptions de son voyage. 4 Corr, t. IV, p. 569. 3Pour mieux expliquer l’enthousiasme ou les dĂ©sillusions de George Sand, il faut Ă©voquer l’arriĂšre-plan de ces voyages. Alfred de Musset quitte Venise fin mars, laissant derriĂšre lui le couple Sand-Pagello qui fait une excursion dans les environs de Venise et revient en France au mois d’aoĂ»t, aprĂšs un voyage buissonnier qui permet Ă  Sand de voir d’autres paysages italiens. En 1839, aprĂšs deux mois d’hiver Ă  Majorque, Chopin, qui a subi les vexations de la population locale Ă©pouvantĂ©e par sa phtisie, revient en France, toujours aussi malade. "Le pauvre enfant serait mort de spleen Ă  Majorque", Ă©crit G. Sand Ă  Charlotte Marliani, le 15 fĂ©vrier 18394. 5 Corr. t. II, p. 527. 6 Corr. t. IV, p. 533-534. 4Venise et Majorque s’opposent du tout au tout dans l’expĂ©rience vĂ©cue par George Sand. Le 6 mars 1834, elle Ă©crit Ă  Hippolyte Chatiron, son demi-frĂšre "AprĂšs avoir goĂ»tĂ© de ce pays-lĂ , on se croit chassĂ© du paradis quand on retourne en France [
]"5. Mais le 14 dĂ©cembre 1838, dans une lettre Ă  Charlotte Marliani, elle constate, un mois aprĂšs son arrivĂ©e Ă  Majorque "Notre voyage ici est, sous beaucoup de rapports, un fiasco Ă©pouvantable"6. Autant Sand est enthousiaste dans son Ă©loge de Venise, autant elle devient fĂ©roce dans ses diatribes contre les habitants de Majorque. 5MalgrĂ© un carnaval "bien pĂąle auprĂšs des descriptions fantastiques qu’on nous fait de l’antique Venise et de ses fĂȘtes", Venise est idĂ©alisĂ©e 7 A Hippolyte Chatiron, Corr. t. II, p. 527. Toute cette architecture mauresque en marbre au milieu de l’eau limpide et sous un ciel magnifique, ce peuple si gai, si insouciant, si chantant et si spirituel, ces gondoles, ces Ă©glises, ces galeries de tableaux, toutes les femmes jolies ou Ă©lĂ©gantes, la mer qui se brise Ă  vos oreilles, des clairs de lune comme il n’y en a nulle part ; des chƓurs de gondoliers qui sont quelquefois trĂšs justes ; des sĂ©rĂ©nades sous toutes les fenĂȘtres, des cafĂ©s pleins de turcs et d’armĂ©niens, de beaux et vastes thĂ©Ăątres oĂč chantent Mme Pasta et Donzelli ; des palais magnifiques ; un thĂ©Ăątre de polichinelles qui enfonce Ă  dix pieds sous terre celui de Nohant, et les farces de Gustave Malus ; des huĂźtres dĂ©licieuses qu’on pĂȘche sur les marches de toutes les maisons ; du vin de Chypre Ă  vingt sous la bouteille ; des poulets excellents Ă  dix sous ; des fleurs en plein hiver et, au mois de fĂ©vrier, la chaleur de notre mois de mai que veux-tu de mieux ?7 8 Ibid. 6Et elle conclut "Ce que je cherchais ici, je l’ai trouvĂ© un beau climat, des objets d’art Ă  profusion, une vie libre et calme, du temps pour travailler et des amis"8. On doute que le sĂ©jour italien ait Ă©tĂ© aussi calme que Sand l’affirme, au moment de la crise que traversaient ses relations avec Musset malade, jaloux, et qui avait raison de l’ĂȘtre puisque George, Ă  peu prĂšs sous ses yeux, devenait la maĂźtresse de Pagello. Mais on pourrait dire aussi que c’est de Venise que Sand Ă©tait devenue amoureuse. Elle cĂ©lĂšbre la ville dans les trois premiĂšres Lettres d’un voyageur, publiĂ©es en 1834, oĂč elle met en scĂšne, avec verve, le peuple vĂ©nitien gai, insouciant et libre, malgrĂ© l’occupation autrichienne. Dans cette auto-fiction, elle-mĂȘme Ă©volue dans un cercle d’amis oĂč des pseudonymes transparents voilent Ă  peine Pagello et sa famille. La deuxiĂšme lettre contient une description enchantĂ©e de Venise nocturne, qui est une des plus belles pages qu’on ait Ă©crites Ă  la gloire de la citĂ© des Doges 9 OA, t. II, p. 683-684. Le soleil Ă©tait descendu derriĂšre les monts Vicentins. De grandes nuĂ©es violettes traversaient le ciel au-dessus de Venise. [
]Peu Ă  peu les couleurs s’obscurcirent, les contours devinrent plus massifs, les profondeurs plus mystĂ©rieuses. Venise prit l’aspect d’une flotte immense, puis d’un bois de hauts cyprĂšs oĂč les canaux s’enfonçaient comme de grands chemins de sable 10 A Charlotte Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr, t. II, p. 533-34. 11 A Christine Buloz, 12-14 novembre 1838, Corr, t. IV, p. 517. 7La dĂ©couverte de Majorque et de ses habitants se fait en deux temps. Une euphorie passagĂšre au moment du dĂ©barquement oĂč Sand signale "une population excellente"10. Elle s’excuse auprĂšs de Christine Buloz de ne pas avoir achevĂ© Spiridion qui paraĂźt dans la Revue des deux mondes. La rencontre avec l’Espagne, avec "Palma surtout et Mallorque, la plus dĂ©licieuse rĂ©sidence du monde, voilĂ  qui m’écartait pĂ©niblement de la philosophie et de la thĂ©ologie"11. 12 A Louis-Edouard Gauttier d’Arc, [13 et 14 novembre 1838], Corr., t. IV, p. 521. 13 A Charlotte Marliani, 14 novembre [1838], Corr., t. IV, p. 522. 14 A Albert Grzymala, 3 dĂ©cembre [1838], Corr., t. IV, p. 529. 8On sait que George Sand et Chopin s’installĂšrent pour l’hiver Ă  la chartreuse de Valldemosa, "le sĂ©jour le plus romantique de la terre"12, mais glacial et ouvert Ă  tous les vents. La dĂ©sillusion succĂšde presque immĂ©diatement Ă  l’enchantement. L’accueil des habitants de Majorque est rien moins qu’engageant. Se procurer un logis et les objets de la vie courante relĂšve du tour de force "Si l’on veut se permettre le luxe exorbitant d’un pot de chambre, il faut Ă©crire Ă  Barcelone"13. L’arrivĂ©e du piano de Chopin qu’il faut arracher aux griffes de la douane est l’objet d’un Ăąpre marchandage. Quant au personnel domestique, il se montre si peu compĂ©tent que George se plaint "Je fais de la cuisine au lieu de faire de la littĂ©rature"14. Et elle Ă©clate dans une lettre Ă  Buloz, le 28 dĂ©cembre 1838 15 A Buloz, 28 dĂ©cembre 1838, T. VI, p. 539. Je n’aurais jamais cru qu’il y eĂ»t, Ă  deux journĂ©es de navigation de la France, une population aussi arriĂ©rĂ©e, aussi fanatique, aussi timide, pour ne rien dire de plus et d’une aussi insigne mauvaise foi. Ils auront de mes nouvelles quand je les quitterai !15 16 A Charlotte Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr., t. IV, p. 530. 9Elle remarque que les Majorquins ont deux amours le piment et le commerce des cochons. Un seul navire relie Majorque au continent, encore faut-il que les conditions mĂ©tĂ©orologiques soient favorables afin que les pourceaux n’aient pas le mal de mer. Le reste de la cargaison importe peu "Si un cochon meurt en route, l’équipage est en deuil et donne au diable journaux, passagers, lettres, paquets et le reste"16. 17 A Alexis Duteil, 20 janvier 1839, Corr. t. IV, p. 553. 10Quant aux Majorquins, malgrĂ© leurs costumes chamarrĂ©s, ce sont de vrais animaux eux-mĂȘmes, puants, grossiers et poltrons et tous fils de moines et avec cela superbes, trĂšs bien costumĂ©s, jouant Ă  la guitare et dansant le fandango »17. 18 A Charlotte Marliani, 26 fĂ©vrier 1839, Corr. t. IV, p. 577. 11L’acrimonie de G. Sand s’explique par les multiples avanies qu’elle-mĂȘme et surtout Chopin ont subies de la part des insulaires. InstallĂ©e Ă  la Chartreuse, avec Chopin et ses deux enfants, elle dĂ©fraie la chronique elle ne va pas Ă  la messe et l’Ɠil exercĂ© des Majorquins a reconnu chez Chopin les symptĂŽmes de la phtisie. Il est considĂ©rĂ© comme un pestifĂ©rĂ© et on brĂ»le le lit oĂč il a couchĂ© pour dĂ©sinfecter les lieux. Ce fut le cas Ă  Palma et sur le navire qui ramenait Sand et les siens vers le continent. "Ils m’ont blessĂ©e dans l’endroit le plus sensible de mon cƓur ; ils ont percĂ© Ă  coups d’épingles un ĂȘtre souffrant sous mes yeux, jamais je ne le leur pardonnerai, et si j’écris sur eux, ce sera avec du fiel"18. 19 Cf. note 1 de la page 1034, p. 1516. 12La rancune tenace de G. Sand se retrouve effectivement dans Un hiver Ă  Majorque, publiĂ© d’abord en 1841 sous le titre Un hiver au midi de l’Europe. L’écrivain y dĂ©crit la beautĂ© de l’üle, ses ressources naturelles, son climat aux pluies diluviennes pendant l’hiver ; mais tout un chapitre est consacrĂ© Ă  l’épisode des cochons et Ă  la paresse des Majorquins. Le livre provoqua une rĂ©action fulminante des insulaires. Dans un article du journal La Palma, du 5 mai 1841, JosĂ©-Maria Quadrado conclut "George Sand est le plus immoral des Ă©crivains et Mme Dudevant, la plus obscĂšne des femmes"19. 13Dans ces deux longs voyages, Sand a beaucoup vu et beaucoup appris. Les Lettres d’un voyageur montrent Ă  quel point le sĂ©jour italien fut un voyage d’apprentissage dans tous les sens du terme. 20 6 avril [1834], Corr, t. II, p. 556-557. 21 Corr. t. II, p. 676. 14AprĂšs avoir quittĂ© Musset Ă  Mestre, G. Sand fait un voyage Ă  pied dans les PrĂ©alpes du Trentin avec Pagello 30 mars au 5 avril. Et elle dĂ©couvre non sans fiertĂ© son endurance physique "J’ai fait Ă  pied presque huit lieues et j’ai reconnu que ce genre de fatigue m’était fort bon, physiquement et moralement", Ă©crit-elle Ă  Jules Boucoiran20. Et Ă  François Rollinat, le 15 aoĂ»t 1834 "J’ai trois cinquante lieues dans le postĂ©rieur et une quarantaine dans les jambes, car j’ai traversĂ© la Suisse Ă  pied"21. Sans doute exagĂšre-t-elle le nombre de kilomĂštres parcourus de maniĂšre aussi sportive, mais cette façon de voyager renoue avec les voyages Ă  pied de Rousseau et, quand ces voyages sont alpestres, avec ceux de Senancour. Le voyage Ă  pied encourage la rĂȘverie, le retour sur soi, ramĂšne l’homme Ă  la nature, qu’elle soit accueillante ou terrifiante, lui donne une indĂ©pendance et une libertĂ© que la sociĂ©tĂ© lui refuse. La premiĂšre Lettre d’un voyageur, adressĂ©e Ă  Musset Ă  qui elle fait savoir qu’il peut la garder, la dĂ©chirer ou la publier, contient des passages qu’on pourrait croire empruntĂ©s Ă  Obermann 22 Lettres d’un voyageur, t. II, p. 673. Je traversais ce jour-lĂ  des solitudes d’une incroyable mĂ©lancolie [
] Je choisis les sentiers les plus difficiles et les moins frĂ©quentĂ©s. En quelques endroits ils me conduisirent jusqu’à la hauteur des premiĂšres neiges ; en d’autres ils s’enfonçaient dans des dĂ©filĂ©s arides, oĂč le pied de l’homme semblait n’avoir jamais passĂ©. J’aime ces lieux incultes, inhabitables qui n’appartiennent Ă  personne. [
] Je fermai les yeux, au pied d’une roche, et mon esprit se mit Ă  divaguer. En un quart d’heure je fis le tour du monde ; et quand je sortis de ce demi-sommeil fĂ©brile, je m’imaginais que j’étais en AmĂ©rique, dans une de ces Ă©ternelles solitudes que l’homme n’a pu conquĂ©rir encore sur la nature 23 Ibid., p. 674. 15Le voyage devient alors une mĂ©taphore existentielle qui permet au voyageur de mesurer ses forces et de continuer "Je sentis ma volontĂ© s’élancer vers une nouvelle pĂ©riode de ma destinĂ©e. C’est donc lĂ  oĂč tu en es ? me disait une voix intĂ©rieure ; eh bien ! marche, avance, apprends"23. 24 Corr. t. II, 6 avril 1834, p. 554. 16Le voyage italien se solde donc par un bilan positif, malgrĂ© la rupture avec Musset. "Je me sens de la force pour vivre, pour travailler, pour souffrir", affirme Sand dans une lettre Ă  Boucoiran24. Cette impression de libertĂ© que lui donne le voyage s’exprime par le fantasme d’une escapade Ă  Constantinople, sur lequel elle revient plusieurs fois 25 A. Musset, 29 avril 1834, Corr., t. III, p. 574. Pour le moment je serais bien aise de toucher une petite somme de 700 ou 800 francs pour faire ce voyage Ă  Constantinople, ou, au moins pour me sentir le moyen de le faire, ce qui serait pour moi une pensĂ©e de libertĂ© 26 Corr. t. II, p. 581. 27 Corr, t. II, p. 589. 28 A Musset, 24 mai 1834, Corr, t. II, p. 597. 17Elle a surmontĂ© la crise de Venise et peut Ă©crire Ă  Gustave Papet, le 8 mai 1834 "Je sais enfin que cet amour de six mois n’a pas tuĂ© l’avenir d’Alfred ni le mien"26 ; et Ă  Musset, le 12 mai "Je m’applaudis d’avoir appris Ă  aimer les yeux ouverts"27. Ce qui ne l’empĂȘche pas de cultiver le fantasme d’une liaison platonique Ă  trois, oĂč Pagello serait le pĂšre et Musset l’enfant28 ! 18Le voyage est d’abord la rĂ©vĂ©lation d’une libertĂ© autarcique qui s’accommode mal des liens affectifs, si chers qu’ils soient. A son retour d’Espagne, Sand confie Ă  Charlotte Marliani 29 20 mai 1839, Corr, t. VI, p. 655. Je n’aime plus les voyages, ou plutĂŽt je ne suis plus dans les conditions oĂč je pourrais les aimer. Je ne suis plus garçon, une famille est singuliĂšrement peu conciliable avec les dĂ©placements 19Pourquoi voyage-t-elle en fin de compte ? Le voyage en Italie, escapade d’un couple amoureux, obĂ©it Ă  une tradition romantique. Mais aprĂšs Majorque Sand propose aussi une autre explication 30 Un hiver Ă  Majorque, t. II, p. 1033. Je m’adresse la mĂȘme rĂ©ponse nĂ©gative qu’autrefois Ă  mon retour de Majorque "C’est qu’il ne s’agit pas tant de voyager que de partir quel est celui de nous qui n’a pas quelque douleur Ă  distraire ou quelque joug Ă  secouer ?30 20Et la correspondance atteste qu’il n’est pas si facile de secouer le joug. La distance matĂ©rielle mise entre Sand et les prĂ©occupations de la vie sĂ©dentaire, ne l’empĂȘche nullement de songer Ă  ceux qu’elle a laissĂ©s en France ses enfants en 1834, et surtout ne la dĂ©tourne jamais de son mĂ©tier d’écrivain. Durant son sĂ©jour Ă  Venise, elle publie les quatre Lettres d’un voyageur et Leone Leoni, rĂ©cit de l’emprise d’un sĂ©ducteur sans scrupule sur une jeune fille qu’il dĂ©shonore. L’hĂ©roĂŻne, Ă  la fin du roman, situĂ© Ă  Venise, quitte l’homme qui a voulu la rĂ©habiliter et l’épouser, pour suivre Ă  nouveau Leoni dont elle sait qu’il la mĂšnera Ă  sa perte. Peu aprĂšs, elle achĂšve Jacques, portrait d’un mari qui se sacrifie pour laisser la place Ă  l’amant de sa femme. Il donne Ă  son suicide l’allure d’un accident survenu dans les Alpes du Tyrol, dĂ©cor que Sand dĂ©crit d’aprĂšs sa propre expĂ©rience dans les PrĂ©alpes du Trentin. Elle annonce Ă  Buloz la fin de son travail, sur le mode humoristique, le 4 juillet 1834 31 4 juillet 1834, Corr, t. II, p. 653. Adieu, mon ami, je viens de finir Jacques et le soleil se lĂšve. Je vais aller me promener sur les lagunes, et chanter une hymne Ă  Buloz le grand, Ă  Buloz le gĂ©nĂ©reux, Ă  Buloz le magnifique, toutes les Ă©crevisses rĂ©pondront 32 A Hippolyte Chatiron, 6 mars 1834, Corr., t. II, p. 528. 21La puissance de travail de Sand est prodigieuse elle travaille en moyenne sept ou huit heures par jour et affirme qu’elle est allĂ©e jusqu’à treize heures d’affilĂ©e32. Cet effort ne se dĂ©ment pas Ă  Majorque oĂč elle donne des cours Ă  ses enfants 33 A Mme Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr, t. IV, p. 536. Je suis plongĂ©e avec Maurice dans Thucidide [sic] et compagnie, avec Solange rĂ©gime indirect et accord du participe [
] Ma nuit se passe comme toujours Ă  22A Majorque elle achĂšve Spiridion qu’on peut considĂ©rer comme un exposĂ© de ses croyances religieuses, inspirĂ©es en partie par Charles Leroux, et qui se dĂ©roule dans un cloĂźtre oĂč l’on peut retrouver le dĂ©cor de la chartreuse de Valldemosa. Dans la Revue des deux mondes, elle publie son poĂšme dramatique Les Sept Cordes de la Lyre, inspirĂ© aussi bien de Goethe que de Ballanche. HĂ©lĂšne, la folle au cƓur pur, peut seule jouer de la lyre enchantĂ©e et dĂ©livre ainsi l’esprit de son aĂŻeul Adelsfreit qui y Ă©tait enfermĂ©. 34 17 mars 1839, Corr, t. IV, p. 607. 23Ces Ɠuvres ne sont pas du goĂ»t de Buloz qui hĂ©site Ă  les publier. Et Sand se moque de sa pusillanimitĂ© "Laissez gĂ©mir Buloz qui pleure Ă  chaudes larmes quand je fais ce qu’il appelle du mysticisme, et poussez Ă  l’insertion", Ă©crit-elle Ă  Charlotte Marliani34. 35 A Jules Boucoiran, 6 avril 1834, Corr, t. II, p. 558. 24G. Sand, sans doute Ă  cause du voyage, prend ses distances avec son Ɠuvre qui ne serait, s’il faut l’en croire, qu’un travail alimentaire. A propos de ses dĂ©mĂȘlĂ©s avec Buloz, elle affirme "J’ai au moins ici le bonheur d’ĂȘtre tout Ă  fait Ă©trangĂšre Ă  la littĂ©rature et de la traiter absolument comme un gagne-pain"35. Car l’écrivain est aussi une mĂšre de famille qui, en 1834, a laissĂ© derriĂšre elle son fils Maurice ĂągĂ© de onze ans, pensionnaire au collĂšge Henri IV et sa fille Solange, "la grosse mignonne", de cinq ans plus jeune, Ă  Nohant. Sand tremble toujours de voir Casimir, dont elle n’est pas encore officiellement sĂ©parĂ©e, rĂ©clamer et obtenir la garde de ses deux enfants. Cela explique sans doute le ton courtois de ses lettres Ă  son mari Ă  qui, aprĂšs des observations sur l’éducation de ses enfants, elle rĂ©serve des rĂ©flexions sĂ©rieuses sur l’histoire contemporaine, faites durant son voyage Ă  pied autour de Venise, en compagnie de Pagello dont, bien entendu, elle ne souffle mot 36 A Casimir Dudevant, 6 avril 1834, Corr., t. II, p. 568. J’ai passĂ© en effet sur plus d’un champ de bataille. J’ai vu Vicence, Bassano, Feltre, toutes ces conquĂȘtes qui sont devenues des noms de famille. Les maisons de Bassano sont encore toutes criblĂ©es de nos balles et de nos boulets. C’est trĂšs glorieux pour nous, mais fort triste pour ces pauvres campagnes qui sont si belles et que nous avons 37 "Ne vois pas mon fils si cela te fait mal", p. 590. 25Mais plus que des sĂ©quelles de la campagne d’Italie, on trouve G. Sand prĂ©occupĂ©e des conditions de vie de ses enfants. Qui fera sortir Maurice de son collĂšge, le dimanche ? Qui le demandera au parloir pour lui apporter quelques sucres d’orge ? Elle essaie mĂȘme de rĂ©quisitionner Musset qui lui rĂ©pond qu’il est incapable de voir Maurice car le jeune garçon a les mĂȘmes yeux noirs que sa mĂšre37. Sand mĂšne des pourparlers dĂ©licats avec sa mĂšre, Mme Dupin, qui accepte de recevoir Maurice chez elle. Il s’agit de ne froisser personne, ni sa mĂšre ni son ancien prĂ©cepteur Boucoiran qui promĂšnera le jeune garçon. Et Sand veut Ă  tout prix ĂȘtre rentrĂ©e Ă  Paris pour le 16 aoĂ»t, jour de la distribution des prix 38 A. Buloz, 26 juin 1834, Corr, t. II, p. 641. Mon fils est un des fameux de sa classe. Jugez quel chagrin pour lui et pour moi, si je n’assistais pas Ă  ses petites 26Elle souffre d’ĂȘtre sĂ©parĂ©e de ses enfants – les billets de Maurice sont aussi rares que laconiques. Et elle lui Ă©crit, le 8 mai 1834 39 Corr, t. II, p. 577-578. J’ai fait bien des rĂȘves oĂč je croyais tenir mes deux enfants dans mes bras, et je me suis bien des fois Ă©veillĂ©e en pleurant de me trouver seule et si loin d’ 40 A. Alexis Duteil, [20 janvier 1839], Corr., t. IV, p. 554 ; Ă  Hippolyte Chatiron, 22 janvier [1839 ... 27Si loin de Nohant, elle est obligĂ©e de traiter d’affaires importantes pour le domaine la vente de la ferme de la CĂŽte-Noire, dont elle parle Ă  plusieurs reprises40. Enfin George Sand Ă©prouve la nostalgie de Nohant mĂȘme Ă  Venise oĂč, Ă  un moment donnĂ©, elle avait rĂȘvĂ© de s’installer. Elle donne ses instructions Ă  Jules Boucoiran, le 27 juin 1834 41 Corr., t. II, p. 649. Auriez-vous la bontĂ© de faire blanchir mes rideaux et de les faire poser dans toutes mes chambres pour le moment de mon retour, afin que je trouve une chambre sombre, un lit frais, des appartements propres, plaisir immense de la civilisation française dont je n’ai pas joui depuis 28George Sand tire de ses voyages une leçon de sagesse qu’elle Ă©nonce en introduction Ă  son Hiver Ă  Majorque 42 Un Voyage Ă  Majorque, t. II, p. 1033. Mes plus beaux, mes plus doux voyages, je les ai faits au coin de mon feu, les pieds dans la cendre chaude et les coudes appuyĂ©s sur les bras rĂąpĂ©s du fauteuil de ma 43 Sur le cycle vĂ©nitien de G. Sand, voir Marielle Caors, George Sand. De voyages en romans, Ă©d. Roye ... 29Ce serait pourtant une philosophie un peu courte si nous n’avions pas les preuves positives d’une George Sand qui sait goĂ»ter l’enchantement vĂ©nitien ou l’harmonie d’un paysage italien ou espagnol. Venise surtout lui a laissĂ© un souvenir ineffaçable dont tĂ©moigne la prĂ©sence quasi obsessionnelle de la citĂ© des Doges dans les Ɠuvres Ă  venir. J’ai parlĂ© de Leone Leoni mais il faut citer aussi la nouvelle MattĂ©a 1835, fantaisie vĂ©nitienne sur les amours d’une ingĂ©nue, la nouvelle de L’Orco 1838, qui doit son titre au gĂ©nie protecteur de Venise. Les MaĂźtres mosaĂŻstes 1837 racontent la rivalitĂ© de deux familles qui se disputent l’honneur d’orner la basilique Saint-Marc de ses mosaĂŻques et dans La DerniĂšre Aldini 1838 un chanteur vĂ©nitien devenu cĂ©lĂšbre renonce Ă  l’amour d’une jeune fille quand il apprend qu’elle est la fille de la femme qu’il avait autrefois aimĂ©e. MĂȘme quand la pĂ©riode vĂ©nitienne semble close, on retrouve Venise dans les premiĂšres pages de Consuelo 1842, oĂč la jeune fille Ă©tudie le chant Ă  l’église des Mendicanti43. 44 CitĂ© par Marielle Caors, Ouvr. citĂ©, p. 46. 30Il y a donc tout un cycle vĂ©nitien qui prouve que George Sand, comme elle le dit dans une lettre de juillet 1837 Ă  Luigi Calamatta, ne peut s’arracher Ă  sa chĂšre Venise44. Le voyage a le pouvoir, mĂȘme Ă  long terme, de libĂ©rer chez la romanciĂšre de nouvelles forces crĂ©atrices oĂč l’inspiration naĂźt de la symbiose de l’imaginaire avec l’expĂ©rience vĂ©cue. Notes 1 George Sand, ƒuvres autobiographiques, Ă©d. G. Lubin, PlĂ©iade, [dĂ©sormais t. II, p. 471 et suiv. 2 Ibid., p. 503 et suiv. 3 Correspondance, Ă©d. George Lubin, [dĂ©sormais Corr.], t. I, p. 161-167. 4 Corr, t. IV, p. 569. 5 Corr. t. II, p. 527. 6 Corr. t. IV, p. 533-534. 7 A Hippolyte Chatiron, Corr. t. II, p. 527. 8 Ibid. 9 OA, t. II, p. 683-684. 10 A Charlotte Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr, t. II, p. 533-34. 11 A Christine Buloz, 12-14 novembre 1838, Corr, t. IV, p. 517. 12 A Louis-Edouard Gauttier d’Arc, [13 et 14 novembre 1838], Corr., t. IV, p. 521. 13 A Charlotte Marliani, 14 novembre [1838], Corr., t. IV, p. 522. 14 A Albert Grzymala, 3 dĂ©cembre [1838], Corr., t. IV, p. 529. 15 A Buloz, 28 dĂ©cembre 1838, T. VI, p. 539. 16 A Charlotte Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr., t. IV, p. 530. 17 A Alexis Duteil, 20 janvier 1839, Corr. t. IV, p. 553. 18 A Charlotte Marliani, 26 fĂ©vrier 1839, Corr. t. IV, p. 577. 19 Cf. note 1 de la page 1034, p. 1516. 20 6 avril [1834], Corr, t. II, p. 556-557. 21 Corr. t. II, p. 676. 22 Lettres d’un voyageur, t. II, p. 673. 23 Ibid., p. 674. 24 Corr. t. II, 6 avril 1834, p. 554. 25 A. Musset, 29 avril 1834, Corr., t. III, p. 574. 26 Corr. t. II, p. 581. 27 Corr, t. II, p. 589. 28 A Musset, 24 mai 1834, Corr, t. II, p. 597. 29 20 mai 1839, Corr, t. VI, p. 655. 30 Un hiver Ă  Majorque, t. II, p. 1033. 31 4 juillet 1834, Corr, t. II, p. 653. 32 A Hippolyte Chatiron, 6 mars 1834, Corr., t. II, p. 528. 33 A Mme Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr, t. IV, p. 536. 34 17 mars 1839, Corr, t. IV, p. 607. 35 A Jules Boucoiran, 6 avril 1834, Corr, t. II, p. 558. 36 A Casimir Dudevant, 6 avril 1834, Corr., t. II, p. 568. 37 "Ne vois pas mon fils si cela te fait mal", p. 590. 38 A. Buloz, 26 juin 1834, Corr, t. II, p. 641. 39 Corr, t. II, p. 577-578. 40 A. Alexis Duteil, [20 janvier 1839], Corr., t. IV, p. 554 ; Ă  Hippolyte Chatiron, 22 janvier [1839], Corr., t. IV, p. 556-557 ; au mĂȘme, [Marseille mi-mars 1839], t. IV, p. 602-603. 41 Corr., t. II, p. 649. 42 Un Voyage Ă  Majorque, t. II, p. 1033. 43 Sur le cycle vĂ©nitien de G. Sand, voir Marielle Caors, George Sand. De voyages en romans, Ă©d. Royer, 1993, p. 42 Ă  48. 44 CitĂ© par Marielle Caors, Ouvr. citĂ©, p. 46. Auteur
Lettreà Chopin. Cher ami, Je suis heureuse de vous dire que j'ai. bien compris, l'autre jour, que vous aviez. toujours une envie folle de me faire. danser. Je conserve le souvenir de votre. baiser et j'aimerais beaucoup que ce soit. une preuve que je suis aimée et désirée.

Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s AURIEZ-VOUS par hasard rencontrĂ©, Ă  Naples ou Ă  Rome, Mme G. Sand, demandait vers le mois de juin 1834 Liszt Ă  son Ă©lĂšve ValĂ©rie Boissier, qui voyageait en Italie, " C'est... une femme d'un gĂ©nie bien extraordinaire, bien amer, bien douloureux dans sa puissance... C'est sans contredit, et sans comparaison aucune, la femme la plus " forte " dans le sens biblique et la plus Ă©tonnamment douĂ©e. " PremiĂšre rencontre Quelques semaines plus tard Musset prĂ©sentait Liszt Ă  LĂ©lia. La femme la plus forte ? Elle lui apparut telle que Delacroix nous la montre ; toute fragile, ses beaux cheveux coupĂ©s, et sur le visage, cet air hagard d'un ĂȘtre fui par son destin. C'est lĂ , dans ces derniers jours d'octobre oĂč agonisent les amours des fameux amants de Venise, que se noue l'une des plus fĂ©condes amitiĂ©s romantiques. Il ne s'agit pas ici d'Ă©valuer ou seulement de rĂ©sumer les profits immenses, artistiques, sociaux, intellectuels, qu'en tirĂšrent l'Ă©crivain et le musicien, mais simplement de jeter dans le dĂ©bat quelques nouveaux documents inĂ©dits. Toute la critique musicale et littĂ©raire, mĂȘme la pĂ©nĂ©trante Mme KarĂ©nine, affirme que la premiĂšre impression de G. Sand sur Liszt fut " dĂ©sagrĂ©able ", qu'elle " ne lui plut pas comme femme ". Ah ! que les textes sont contrariants " Votre avant-derniĂšre lettre m'avait fait bien du mal, dit une lettre de Liszt du 20 avril 1835. Que de fois en passant devant votre maison rebadigeonnĂ©e du quai Malaquai 1, j'ai senti ma poitrine se resserrer de tristesse et de douleur !... Cependant comme nulle vanitĂ© ne s'Ă©tait jamais mĂȘlĂ© Ă  la sainte et vive affection que je conserverai Ă©ternellement pour vous, je ne m'emportais guĂšre, je ne vous accusais point. Il me semblait que vous aviez raison de vous dĂ©fier ainsi de moi, et d'ailleurs, n'est-ce pas lĂ  votre droit de repousser, durement mĂȘme, ceux de vos amis qui n'ont pas Ă©tĂ© suffisamment Ă©prouvĂ©s. Mais je souffrais beaucoup et intimement, car je crois vous l'avoir dit un jour je n'ai ressenti qu'une seule fois dans ma vie, pour l'abbĂ© de Lamennais quelque chose de semblable Ă  la folle et profonde sympathie qui me faisait dĂ©sirer d'ĂȘtre un peu moins mal jugĂ© par vous. Heureusement les 3 lignes de La ChĂątre ont effacĂ© tous mes chagrins. Je vous en remercie cent et cent fois... Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lettreautographe signée, [Palaiseau], [décembre 1864], à Noël Parfait. Elle demande à son parrain de presser la publication : « Mr Lévy me l'a promise pour bientÎt ». Noël Parfait et Alexandre Dumas fils avaient été les parrains de George Sand, lors de son admission dans la Société des auteurs dramatiques.
1Christine PlantĂ© nous a habituĂ©s Ă  des gĂ©nĂ©alogies inattendues et Ă  des regroupements familiaux insolites, sa petite sƓur de Balzac », dans la lignĂ©e de la sƓur de Shakespeare chĂšre Ă  Virginia Woolf, en est un exemple bien connu. Avec George Sand fils de Jean-Jacques, elle nous entraĂźne dans une histoire de filiation qui, cette fois, n’est pas de son invention mais s’inscrit dans l’histoire littĂ©raire du xixe siĂšcle et dans l’histoire personnelle de George Sand. Celle-ci s’est elle-mĂȘme qualifiĂ©e non de fille de Jean-Jacques » mais bien de fils de Jean-Jacques » et a consacrĂ© Ă  cette filiation tant intellectuelle qu’individuelle deux Ă©crits un article, À propos des Charmettes », paru dans la Revue des Deux Mondes, et un roman inachevĂ©, MĂ©moires de Jean Paille, tous deux datĂ©s de 1863 et reproduits ici. La prĂ©sentation en miroir des deux textes est particuliĂšrement Ă©clairante, car, outre le fait qu’elle souligne la multiplicitĂ© des Ă©critures de Sand, du documentaire journalistique Ă  la critique littĂ©raire et au rĂ©cit de fiction, elle permet de saisir une continuitĂ© complexe et mouvante dans la perception de Jean-Jacques par George Sand, surtout si l’on y ajoute l’article de 1841, Quelques rĂ©flexions sur Jean-Jacques Rousseau », rĂ©digĂ© dans une pĂ©riode d’engagement socialiste de la romanciĂšre et ajoutĂ© ici en annexe p. 207-227. 2Autour de ces deux textes, l’ouvrage, relativement bref 258 pages, se prĂ©sente comme un emboĂźtement d’écrits de statuts divers, avant-propos gĂ©nĂ©ral, introduction spĂ©cifique Ă  chacun des Ă©crits sandiens et annexes puisĂ©es dans la production critique de Sand et dans Histoire de ma vie. L’avant-propos de l’ouvrage s’avĂšre trĂšs pertinent dans la mesure oĂč, aprĂšs un rappel des liens de la famille avec Rousseau par le biais des grands-parents et surtout de la grand-mĂšre Dupin de Franceuil, il permet de souligner la place de Rousseau dans l’éducation, les lectures et l’éveil Ă  l’écriture de George Sand, mais aussi de retracer la perception des contemporains de Sand qui la saisissent comme une descendante littĂ©raire de Rousseau, voire comme une sorte de rĂ©incarnation » p. 10. Chaque introduction aux textes sandiens tente de contextualiser au plus prĂšs un rapport Ă  Rousseau fait de fidĂ©litĂ© Ă  l’auteur du Contrat social, Ă  l’homme qui portait l’humanitĂ© future dans ses entrailles », et de distance vis-Ă -vis du pĂšre indigne et mĂȘme de l’auteur des Confessions J’admire son livre mais je le dĂ©sapprouve comme une assez mauvaise action ». Mais elles s’interrogent aussi, avec beaucoup de justesse, sur le thĂšme de la continuitĂ© dans une Ă©poque coupĂ©e par la RĂ©volution française Inventer des histoires de fils de’ revient Ă  se demander quelle continuitĂ© est encore possible, et pensable, aprĂšs la RĂ©volution, dans l’histoire des individus, des familles et de la nation » p. 70. 3La seconde grande question mise en avant surtout dans l’introduction aux MĂ©moires de Jean Paille, fils supposĂ© de Jean-Jacques sur les traces des derniĂšres heures de son pĂšre Ă  Ermenonville, concerne le statut et la mise en Ɠuvre de la fiction qui repose sur un mĂ©canisme d’identification trĂšs conscient En dĂ©pit de l’apparente simplicitĂ© du rĂ©cit
 s’y superposent rĂ©alitĂ© historique et fiction, temps de Rousseau et temps de l’écriture » p. 48. L’introduction au second texte, À propos des Charmettes », relation d’une visite Ă  ce lieu de mĂ©moire faite en 1861, montre que, comme l’indique son titre A propos des Charmettes’, l’article ne s’en tient pas Ă  une description du lieu. Il propose une rĂ©flexion plus gĂ©nĂ©rale sur Rousseau et sur la dette multiforme que les contemporains devraient reconnaĂźtre Ă  son Ă©gard
 » p. 150. À la nuance prĂšs, qui ressort de la mise en perspective des deux textes sandiens, que l’auteure focalise davantage ici sur le biographique, sur l’homme Rousseau et sa conduite immorale comme pĂšre abandonnant ses enfants et peine Ă  concilier le pĂšre indigne et le pĂšre de la RĂ©volution ». Le thĂšme de la filiation reste prĂ©sent mais perd en force. Enfin, quelques digressions bienvenues soulignent combien l’éditrice des textes sait faire jaillir d’un simple thĂšme alors Ă  la mode toute une rĂ©flexion sur les valeurs et les dĂ©bats de fond de l’époque, qu’il s’agisse de celle de Rousseau ou de celle de George Sand, habilement mises en miroir. Il en est ainsi, quand le dernier sĂ©jour et la mort de Rousseau dans le parc d’Ermenonville tels que perçus par Sand nourrissent une belle rĂ©flexion Ă  propos des jardins et de l’art des jardins » p. 52-67, oĂč le jardin-paysage devient questionnement sur la filiation, la mort mais aussi sur la propriĂ©tĂ© – donc l’inĂ©galitĂ© – et les rapports nature-culture. Entre textes d’auteur, approches contextuelles et questionnements sans cesse renouvelĂ©s, George Sand fils de Jean-Jacques montre fort bien la diversitĂ© dans la continuitĂ© qui marque la lecture inter-gĂ©nĂ©rationelle de Rousseau par George Sand.
Antoinede SAINT-EXUPERY Brouillon de lettre, [New York, 17 décembre 1942], adressée à Jacques MARITAIN. 4 feuillets in-4, papier pelure blanc, au filigrane "Onion Skin. Made i
‎ 1858 Paris, A. Morel et Cie, 1858. In-folio 288 X 395 mm percaline violine, dos lisse muet, double encadrement avec Ă©coinçons Ă  froid sur les deux plats, auteur, titre et illustrateur dorĂ©s au centre du premier plat, grand fleuron Ă  froid au centre du second plat, tranches dorĂ©es reliure de l'Ă©diteur ; 2 ff. de faux-titre et titre illustrĂ©, VII pages table des matiĂšres, fac-similĂ© d'une lettre de George Sand Ă  Maurice Sand et avant-propos, 48 pages et 12 planches hors-texte.‎ Reference 002489 ‎ÉDITION ORIGINALE du texte et premier tirage du titre illustrĂ© et des DOUZE STUPÉFIANTES COMPOSITIONS dessinĂ©es par Maurice Sand. Elles ont Ă©tĂ© lithographiĂ©es par E. Vernier, tirĂ©es sur Chine en fond teintĂ© ; le titre a Ă©tĂ© lithographiĂ© par Rambert. Maurice SAND 1823-1889, dessinateur et peintre, est le fils de George Sand dont il a adoptĂ© le pseudonyme. Ses dessins sont un curieux mĂ©lange de romantisme bizarre et de noirceur fantastique, tout en restant empreints d'une charmante naĂŻvetĂ© d'invention », selon l'expression de son maĂźtre EugĂšne Delacroix. CONTES D'INSPIRATION FANTASTIQUE, ces "LĂ©gendes Rustiques" se prĂ©sentent comme un parcours en douze rĂ©cits, chaque chapitre Ă©tant consacrĂ© Ă  un lieu ou Ă  un personnage mystĂ©rieux loup-garou, pierres vivantes, moine des marais, lavandiĂšres infanticides, etc. ParallĂšlement au conte pour enfant, la lecture montre aussi combien ces lĂ©gendes Ă©taient le quotidien des habitants de la rĂ©gion, mĂȘlant foi chrĂ©tienne apotropaĂŻque et superstitions effrayantes. On retiendra notamment le chapitre dans lequel on apprend Ă  distinguer les lubins des lupins, les lubins Ă©tant des Esprits chagrins, rĂȘveurs et stupides, [qui] passent leur vie Ă  causer dans une langue inconnue, le long des murs des cimetiĂšres. En certains endroits on les accuse de s'introduire dans le champ du repos et d'y ronger les ossements. Dans ce dernier cas, ils appartiennent Ă  la race des lycanthropes et des garous, et doivent ĂȘtre appelĂ©s Lupins ». L'intĂ©rĂȘt de George Sand pour le fonds culturel et linguistique berrichon s'inscrit d'abord dans le dĂ©veloppement de l'ethnographie nationale en Europe au XIXe siĂšcle. En effet, dans un style et une langue qui Ă©voquent le parler populaire sans jamais se laisser aller au pastiche, George Sand a recrĂ©Ă©, avec respect et amour, des vieilles lĂ©gendes du Berry, tour Ă  tour drĂŽles, Ă©tranges et naĂŻves. Avec ce recueil, elle participait activement - aux cĂŽtĂ©s des romantiques, Nerval, Paul Lacroix et d'autres - au premier mouvement de sauvegarde de ce patrimoine culturel que reprĂ©sentaient les contes et les chansons populaires menacĂ©s d'oubli ; elle en rĂ©vĂ©lait ainsi les profondes valeurs poĂ©tiques. SĂ©verine MARÉCHAL, "Les Beaux esprits se rencontrent". - Eric BORDAS, "Les Histoires du terroir Ă  propos des LĂ©gendes Rustiques de George Sand". - VICAIRE, VII, 262. EXEMPLAIRE FRAIS de ce merveilleux album romantique, conservĂ© dans son solide cartonnage Ă©diteur. NICE COPY. PICTURES AND MORE DETAILS ON REQUEST. ‎ €2, €2, Bookseller's contact details Librairie ancienne & Moderne Eric CastĂ©ranM. Eric CastĂ©ran26, rue du Taur31000 Toulouse France contact 06 21 78 12 79 Contact bookseller Payment mode Sale conditions Conditions de vente conformes aux usages du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne et de la de la Ligue Internationale des Libraires de livres Anciens LILA. Les livres sont garantis complets et en bon Ă©tat sauf mention contraire. L’envoi des ouvrages par la Poste est en sus. Un envoi prioritaire en recommandĂ© est d’environ 8 euros pour la France, 15 euros pour l’Europe et 20 euros pour les USA. Ce tarif est basĂ© sur celui d'un livre pesant 1 kilogramme. Si le livre commandĂ© dĂ©passe ce poids nous pouvons ĂȘtre amenĂ© Ă  vous contacter pour vous signaler le prix du supplĂ©ment de port. Terms of sale according to International League of Antiquarian Bookseller's rules. Books are guaranteed to be complete and in good condition unless otherwise stated. Postage at cost is extra. Priority and registred mail about 8 Euros for France, 15 Euros for Europe, 20 Euros for USA. Shipping costs are based on books weighing 2. 2 LB, or 1 KG. If your book order is heavy or oversized, we may contact you to let you know extra shipping is required.
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